En février, le rassemblement de 2.000 fidèles lors d'une semaine de culte à l'église de la Porte ouverte chrétienne avait été le point de départ d'une importante contamination au coronavirus. Quatre mois plus tard, les membres se retrouvent, masqués et à distance, pour une première célébration.
Contrôle des inscriptions à l'entrée de l'église, port du masque obligatoire pour les participants... Dès l'accueil, l'ambiance est à la sécurité à l'église de la Porte ouverte chrétienne de Mulhouse. Ce dimanche 12 juillet, c'est la toute première célébration depuis quatre mois. La toute première fois que les fidèles se retrouvent depuis leur dernier rassemblement pendant lequel des dizaines de personnes ont été contaminées au coronavirus, car le pasteur a souhaité attendre la fin de l'état d'urgence sanitaire avant de rouvrir.
Heureux de se retrouver
En ce dimanche 12 juillet, tout a changé. Les croyants ont dû s'inscrire au préalable pour accéder à la salle, la jauge a été limitée à 600 personnes, et dans le public, le masque doit être conservé pendant toute la durée du culte, soit pendant deux heures. Des règles qui n'entachent pas la joie des fidèles : "Après toutes ces épreuves, on est très très heureux de revenir" lance une dame venue de Kingersheim. Un monsieur abonde dans son sens : "On est très heureux de pouvoir aller dans cette salle, c'est comme une nouveauté. C'est presque une renaissance parce que ça a été très long".Certains sont regardés la loupe, nous on est sous le microscope
Les mesures de sécurité semblent plus drastiques et plus nombreuses qu'ailleurs : les participants doivent attendre qu'on les accompagne à une place attribuée, ils doivent également patienter pour quitter leur place à la fin du culte. Les enfants de moins de 11 ans ne sont pas autorisés. "Si certains sont regardés à la loupe, nous, on est sous le microscope, constate Samuel Peterschmitt. Ce n'est pas très juste, ce traitement, mais on en est conscient. On a tout mis en place de manière à ce que tout soit respecté selon ce que l'on nous a imposé." Il a fallu un mois à l'Eglise de la Porte ouverte chrétienne pour mettre en place toutes les règles de sécurité : "On est très scupuleux, mais comme tous les établissements recevant du public j'imagine" explique Nathalie Schnoebelen, chargée de communication de l'église.Sur scène, le groupe enchaîne les chants. Les musiciens sont à deux mètres les uns des autres. "Même si vous êtes masqués, ça fait tellement plaisir de vous revoir !" s'exclame un des pasteurs. Dans la salle, le public est clairsemé. Seulement 400 personnes sont venues assister physiquement à cette première messe.
Mais ils sont bien plus nombreux derrière leurs écrans car le culte était diffusé en direct sur la page Facebook de l'église, sur son site internet ainsi que sur You Tube. Elles sont 6.000 rien que sur la chaîne You Tube. Un engouement jamais démenti : depuis le début du confinement, le culte est suivi par 15.000 personnes via internet, deux fois plus qu'auparavant.
Un courage qui contamine
"Vous savez on a vécu des mois de douleur, de souffrance, en ayant des décès autour de nous. On a encore cette empreinte qui va rester longtemps" témoigne encore Nathalie Schnoebelen. Alors ce n'est certainement pas un hasard si le pasteur Samuel Peterschmitt a choisi le courage comme thème de ces retrouvailles. Le sujet a beaucoup d'écho dans l'assistance après ces mois difficiles. Alors le pasteur n'hésite pas à partager son message avec humour : "Soyez courageux car votre courage contamine les autres !" lance-t-il à l'assistance.A bientôt midi, le culte se termine mais la sécurité est rappelée à chacun : pour sortir de la salle, chaque rang doit attendre son tour pour éviter que les participants se massent. Les rangs du fond sortiront d'abord. "Les premiers seront les derniers" sourit encore Samuel Peterschmitt.