Après environ douze semaines de fermeture, le parc zoologique et botanique de Mulhouse peut enfin rouvrir ses portes. Le public, attendu à partir de 9h ce mercredi 3 juin, pourra découvrir les nouveaux petits pensionnaires nés à l’abri des regards pendant le confinement.
Fermé depuis le 17 mars en raison du confinement, le parc zoologique et botanique de Mulhouse peut enfin rouvrir ses portes ce mercredi 3 juin à 9h. Cette réouverture est très attendue par les Mulhousiens, curieux de découvrir les bébés du printemps nés pendant le confinement.
Si les hommes ont, pour certains, tournés en rond dans leur appartement pendant des semaines, les animaux du parc zoologique et botanique de Mulhouse ont traversé cette période de confinement comme si de rien n’était. Brice Lefaux, directeur du zoo, n’a remarqué aucun effet, aucun changement de comportement parmi ses 1.200 pensionnaires à poils, plumes et écailles.
L’affluence du public n’aurait donc aucun impact sur la vie des animaux ? "En l’occurrence, pas chez nous visiblement", explique le directeur du zoo, " mais je sais que le chimpanzé du zoo de Bâle a commencé à déprimer, faute de voir du monde, après la fermeture. L’établissement bâlois a d’ailleurs initié une étude sur ce type de phénomène".
Même fermé, le parc zoologique de Mulhouse a poursuivi, à distance, sa mission de sensibilisation et de préservation des espèces auprès du grand public. 52 fiches pédagogiques ont été mises en ligne. Enseignants et parents y ont régulièrement pioché des idées d’activités pour les enfants confinés.
Une ouverture en toute sécurité
En douze semaines de fermeture, le zoo a perdu 70.000 entrées et 450.000 euros, "l’équivalent d’un bon mois de juillet", précise son directeur, "on sait qu’on ne rattrapera pas ce qui est perdu. Ce qui compte aujourd’hui, c’est de pouvoir rouvrir et rendre service aux Mulhousiens et aux habitants de la M2A (Mulhouse Alsace Agglomération) qui ont grand besoin de s’aérer".Au cœur du dispositif de réouverture : la sécurité. "C’est pour nous ce qu'il y a de plus important", martèle Brice Lefaux. Désormais, le port du masque est obligatoire pour tous dans les allées des 25 hectares du parc. Des aménagements ont été réalisés pour permettre le respect de la distanciation physique d’un mètre.
Les aires de jeux resteront fermées, tout comme les bâtiments dans lesquels il est trop difficile de respecter ce mètre de distance. Il n’y aura plus de nourrissage en public pour éviter les attroupements. En revanche, deux animateurs sillonneront le parc pour renseigner et discuter avec le public.
Pour permettre de ne pas trop attendre à l’accueil, il est fortement recommandé de réserver son billet à l’avance et en ligne sur le site du zoo afin de limiter les contacts avec le personnel. La densité moyenne autorisée est de 150 personnes par hectare ; le parc en faisant 25, 2.000 personnes sont autorisées à circuler en même temps. "Qu’on se rassure", précise Brice Lefaux, "2.000 personnes en simultané, on ne l’atteint jamais en temps normal".
Le pouvoir attractif des bébés
Chaque année au printemps, l’arrivée de nouveaux bébés suscite joie et émerveillement du public. Ce sera le cas une nouvelle fois cette année d’autant que, durant le confinement, les naissances, rares pour certaines, ont été nombreuses.A commencer par trois bébés panthères nébuleuses, un mâle et une femelle nés le 31 mars. "On est d’autant plus contents", explique le directeur du zoo, "c’est la deuxième portée du couple. Du jamais vu en Europe ". Les naissances chez cette espèce demeurent exceptionnelles puisqu’en Europe, au cours des douze derniers mois, seuls quatre petits sont nés dont trois à Mulhouse. La panthère nébuleuse se distingue par ses taches très caractéristiques. L’espèce est classée comme vulnérable sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Carnet rose aussi chez les loutres naines : une portée de quatre loutrons, un mâle et trois femelles a vu le jour le 25 mars. La loutre naine est la plus petite loutre existante : de 35 à 45 cm de long pour 2,5 à 4 kg. Elle est joueuse et très sociable. Le public peut la découvrir dans l'enclos asiatique où elle cohabite avec les pandas roux et les muntjacs.
A ne pas manquer non plus : les jumeaux ouistitis pygmées, originaires d'Amérique du sud, nés le 29 avril au sein de la Petite Amazonie. L’espèce a la particularité de toujours donner naissance à des jumeaux. Le ouistiti pygmée est le plus petit singe connu : il mesure de 12 à 15cm sans la queue pour 120 grammes environ. D’autres petits sont à découvrir comme deux femelles suricates nées le 3 avril, des ibis chauves, des ibis rouge, et des petites chèvres à la mini-ferme.
Tapir et macaques à crêtes : les nouveaux venus de juin
Le chantier de l’enclos des tapirs malais et des macaques à crêtes touche à sa fin : 1.200 m², agrémenté de 800 plantes vivaces, graminées et arbustes, 60 tonnes de roches, d’agrès et d’un bassin extérieur de 30 m3. Il accueillera à la mi-juin ces deux espèces originaires d’Asie.Une étude sur leur bien-être et leur comportement sera menée pour mieux comprendre les interactions entre les deux espèces et servir d'exemple au niveau européen. Les transferts d’animaux entre parcs reprennent peu à peu, les animaux sont donc attendus en fonction de la situation des pays d’origine. Le mâle tapir doit arriver d’Allemagne, le couple de macaques à crête de Pologne. La femelle tapir, actuellement hébergée dans un zoo à Singapour, se fera encore un peu désirer. Le macaque à crête est répertorié comme vulnérable et le tapir malais comme en danger sur la liste rouge de l’UICN.
Voilà donc le programme que le parc zoologique et botanique de Mulhouse offre à son public à partir de ce mercredi 9h. Après des mois de confinement, Brice Lefaux veut "reconnecter le public à l’émerveillement". Du beau, du petit et du fragile, pas de doute : il y a de quoi s’émerveiller.