Coronavirus : le quotidien chamboulé du zoo de Mulhouse, entre soigneurs dévoués et animaux affectueux

Fermé au public depuis le samedi 14 mars, le zoo de Mulhouse s’est réorganisé pour gérer la crise liée au covid19 tout en prenant soin de ses pensionnaires. Petit tour des enclos avec le directeur du parc Brice Lefaux, témoin privilégié de certains comportements aussi trognons qu'inhabituels.

Depuis la fermeture du parc zoologique et botanique de Mulhouse le 14 février, l’équipe fonctionne en effectif réduit et s’est organisée pour continuer à prendre du mieux possible soin des animaux. "On s’était préparé avant même la fermeture, signale Brice Lefaux, vétérinaire et directeur du zoo. Nous avons un plan spécial de continuité d’activité en cas de crise, comme lorsque nous sommes confrontés à une épidémie animale par exemple."

On concentre toute notre énergie sur les soins
Brice Lefaux, directeur du parc zoologique et botanique de Mulhouse

Cette fois, avec le coronavirus, l’épidémie touche l’homme et il a donc fallu activer ce "plan", une première dans l’histoire du zoo. "Nous sommes en tout 64 collaborateurs, dont environ 50 personnes par jour sur site. Là, nous sommes entre 19 et 21. On concentre toute notre énergie sur les soins. Il faut bien sûr nourrir les animaux, s’occuper de l’hygiène de leur enclos ainsi que de leur santé physique et mentale. On continue à faire un peu d’enrichissement par exemple (cacher la nourriture par exemple, nldr)."

Quand les cerfs veulent jouer...

L’objectif étant, en parallèle, "de limiter les rotations et le nombre de personnes sur place", précise Brice Lefaux. Tout cela combiné à l’absence totale de visiteurs, ça fait moins de monde, beaucoup moins même. Et n’allez pas croire que les pensionnaires du parc ne l’ont pas remarqué…

Les membres de l’équipe du zoo sont gâtés : eux seuls peuvent profiter de ces petits moments de vie animale que personne d’autre ne peut observer. Exemple…

Ils sont heureux de nous voir
Brice Lefaux

"Tous les jours, je fais un tour du parc, raconte le directeur. Quand ils m’aperçoivent, les cerfs de Bactriane viennent en courant vers moi, ils veulent jouer. Habituellement, ils ne réagissent pas comme ça. Ils sont bien et heureux de nous voir." Un peu comme de vieux copains contents de se retrouver. Comme quoi, l’homme a toujours la cote auprès de certaines espèces.

Bec crochu mais coeur tendre

Même chose du côté des aras, ces perroquets de grande taille, au bec crochu mais au coeur tendre, visiblement. "Lorsque les soigneurs s’approchent, ils se montrent très curieux et intéressés. Ils font même des vocalises. Pour certains animaux, la présence humaine est un enrichissement et stimulante."

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Beaucoup d’espèces profitent plutôt du calme ambiant pour mener leur petite vie et s’occupent le plus normalement du monde. Les trois jeunes loups à crinière nés en décembre 2019 poursuivent par exemple tranquillement leur croissance.

Ce qui demeure particulièrement intéressant à observer en ce début de printemps. "C’est ce qu’on appelle la montée de sève, on peut voir les premières parades amoureuses", ajoute Brice Lefaux. 

Pas un danger de s'approcher des animaux

A Mulhouse en revanche, pas de pangolin ou de chauve-souris, les deux mammifères souvent montrés du doigt pour avoir transmis le virus à l’homme. Une occasion malgré tout pour le directeur et vétérinaire du zoo de rappeler que le contact avec les animaux ne représente pas de danger, ni pour les soigneurs ni pour personne.

La transmission de l'animal à l'homme s'est faite une seule fois
Brice Lefaux

"On se fait beaucoup de films. Dans le cas du coronavirus, la transmission de l’animal vers l’homme s’est faite une seule fois. Ensuite, c’est devenu une épidémie humaine et ce sont les hommes qui se sont transmis le virus entre eux."

Rien à voir avec la rage ou l’herpès par exemple… "Ces maladies qu’on appelle des zoonoses se transmettent directement de l’animal à l’homme ou vice-versa, sans mutation. Pour parler de zoonose, il faut que ce soit récurrent. Ce n’est pas le cas du covid-19." Inutile donc d’abandonner son chien ou de se jurer de ne plus jamais revenir au zoo. Limiter la propagation du coronavirus est avant tout une affaire d’homme à homme et de respect du confinement.
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