Une semaine après la rentrée des CM2, la Ville de Mulhouse fait un premier bilan ce mardi 26 mai. Sur les 676 enfants attendus, 445 ont effectivement retrouvé le chemin de l'école. Pour les autres, le retour se fera progressivement, en maintenant le lien avec les familles toujours inquiètes.
A Mulhouse, les CP ont fait leur rentrée lundi 25 mai, précédés par les CM2 qui ont retrouvé le chemin de l'école dès le 18 mai. Une semaine plus tard, la maire Michèle Lutz, la maire, estime que le premier bilan est globalement satisfaisant. "On a vu des enfants tout sourire et ravis de retrouver les enseignants et leurs camarades", dit-elle.
Cependant, tous ne répondent pas présent. Il manque à l'appel 231 élèves, soit un tiers des effectifs. Un chiffre qui doit interpeller, forcément : 80% des écoles de Mulhouse sont en REP ou REP+, des établissements où il faut être tout particulièrement attentif aux risques de décrochage scolaire.
Retrouver la confiance des familles
Des familles encore traumatisées par la crise sanitaire qui a été particulièrement violente à Mulhouse. Beaucoup hésitent à franchir le pas et envoyer leurs enfants à l'école. Face à cette inquiétude, les institutions font preuve de compréhension, en revanche, elles insistent pour que le lien soit maintenu avec ces familles. "Il ne faut surtout pas que les enfants sortent des radars de l'école" affirme Chantal Risser, adjointe à l'éducation et à l'enfance. Les directeurs d'établissements et les enseignants ont donc pour mission de prendre des nouvelles des absents régulièrement, et de sensibiliser sans relâche leur famille à la nécessité de réintégrer l'école.Aller au-delà du protocole prévu
Mais comment convaincre les parents que les mesures de sécurité sont bien réelles? "Par l'application stricte du protocole et l'observation qu'ils feront de cette réalité sanitaire" tranche Michèle Lutz. La démonstration par l'exemple en quelque sorte. Et Mulhouse veut être exemplaire : "Nous sommes allés au-delà du protocole, nous n'hésitons pas à investir dans du matériel pour sécuriser chaque site". Du gel hydroalcoolique, des tenues de protection, mais aussi le renfort de sociétés de service pour le nettoyage, car le personnel municipal n'est pas suffisamment nombreux.Tout cela va générer un surcoût que la municipalité n'a pas chiffré pour l'instant, mais elle s'attend néanmoins à une somme conséquente. Un bilan financier sera présenté avant les vacances, précise Michèle Lutz, et l'Etat sera sollicité pour apporter sa contribution à cet effort.
Maintenir le lien, même pendant les vacances
"Nous avons connaissance de situations qui ont été très difficiles psychologiquement et socialement au sein des familles durant le confinement" explique Chantal Risser, "des conflits entre parents et enfants, et des enfants qui nous sont décrits aujourd'hui comme éteints". En complémentarité avec l'Education Nationale, la Ville veut donc permettre à tous les élèves de garder un lien avec l'école, y compris pendant les vacances d'été.
D'ailleurs, observe Chantal Risser "beaucoup de familles ne partiront pas en vacances cette année. Parce qu'avec le chômage partiel, elle ne le pourront plus financièrement, et aussi parce que sans réouverture des frontières, le retour vers le pays d'origine ne sera pas possible". Il faudra donc innover, en étoffant l'offre d'activités pédagogiques, culturelles, sportives.
Des vacances apprenantes
Parmi les pistes envisagées, des sessions de remise à niveau avec des enseignants volontaires, mais aussi des semaines "découvertes de la ville" : des sorties à thème autour de la citoyenneté, les institutions, le patrimoine culturel. Mais la crise du covid19 a également engendré de nouvelles pratiques, comme l'enseignement à distance qui pourra encore s'avérer utile à l'avenir, à condition que tous puissent accéder à une bonne utilisation de l'outil numérique.Mulhouse planche donc sur des formations à destination des enfants, mais aussi de leurs parents. Dans tous les cas, la volonté affichée est de tout faire pour garder le contact afin de préparer au mieux la vraie rentrée, celle de septembre... Si toutefois la situation sanitaire le permet.