Le chef-d'œuvre de la collection du musée de l’automobile de Mulhouse, la Bugatti Royale Esders, est en cours de restauration en ce mois de février. Dans l’atelier du musée, les mécaniciens s’activent depuis plusieurs semaines pour que cette pièce unique, à l’arrêt depuis plus de vingt ans, puisse rouler à nouveau.
Les mécaniciens sont au chevet de la belle, endormie depuis une vingtaine d’années. Dans l’atelier du musée de l’automobile de Mulhouse, la Bugatti Royale Esders de type 41 trône en attendant son heure, celle où elle pourra à nouveau faire rugir son moteur et user ses pneus sur le macadam.
Mais avant de pouvoir la refaire rouler, les hommes de l’art chargés de sa restauration ont fort à faire. Au menu : monter un nouveau démarreur, une pompe à eau et une nouvelle pipe d’admission, réparer l’embrayage et fabriquer des moules pour les pneus qui doivent être changés.
Immobilisée à cause de problèmes mécaniques depuis le début des années 2000, les réparations, débutées à la mi-décembre 2022, doivent remettre la voiture en état de fonctionner.
Même si elle n’est pas classée, contrairement aux deux autres Bugatti Royale de la collection, Brice Chalançon, le responsable de l’atelier du musée, l’assure : "On travaille de la même façon que sur une voiture classique, on a les plans d'origine".
Cet exemplaire a en effet une histoire particulière par rapport aux six autres sortis de l'usine Bugatti dans les années 1929, 1930. Celui-ci est le fruit d'une reconstitution voulue par le fondateur du musée, Fritz Schlumpf.
Dans les années 1960, il rachète des pièces détachées d'origine pour reconstituer une septième Bugatti Royale. Elle ne sort donc pas des ateliers de l'usine, mais Fritz Schlumpf la considère comme les autres : "Il l'a créée comme une authentique Bugatti Royale. Il a récupéré un châssis de chez Alstom, il a utilisé des pièces de chez Bugatti", explique Guillaume Gasser, le directeur du musée.
Considérée comme la voiture phare de la production Bugatti, la Bugatti Royale est destinée à l'origine aux têtes couronnées. Avec cet exemplaire qui sortira de l'atelier au mois de juin, tout le monde pourra la conduire. Sur l'autodrome du musée lors de manifestations ou même "sous certaines conditions, avec les plus grandes précautions, sur route en dehors du musée", promet Guillaume Gasser.