A 56 ans, Etienne Jacob est le candidat alsacien au bac le plus âgé de cette cuvée 2018. Il vit à Altkirch et s’apprête à passer un bac Eleec. A quelques jours de la première épreuve, il nous a livré ses impressions.
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"Il faut encore que je révise l’histoire-géo ce weed-end. Mais je suis confiant". A quelques jours de la première épreuve,
Etienne Jacob est serein. La semaine prochaine,
il
passe son bac Eleec (électrotechnique, énergie, équipement communicants) qu’il a préparé via le
GRETA cette année. Pendant un an, il est donc retourné sur les bancs de l’école.
Etienne Jacob n’a pourtant jamais vraiment aimé l’école.
"J’ai eu une scolarité que l’on pourrait qualifier de chaotique", sourit-il. Petit, des problèmes de santé le contraignent parfois à manquer les cours. Il ne travaille que dans les matières qui l’intéressent, portant peu d’intérêt aux autres. Il redouble sa cinquième, puis sa quatrième,
avant de définitivement sortir du système scolaire à la fin de la seconde. Comme tous les jeunes garçons de l’époque, il part alors à l’armée puis devient mécanicien en intérim pour l’industrie nucléaire pendant de nombreuses années. En 2017, alors qu’il se retrouve au chômage, Etienne Jacob décide de changer de vie. Il aimerait aujourd’hui devenir formateur.
Pourquoi passer le bac à 56 ans ?
"J’ai eu envie de retourner dans une salle de classe pour observer les professeurs, en me disant que bientôt ce serait peut-être moi qui serait sur l’estrade." S’il reconnaît qu’avoir le diplôme du bac en poche est un plus pour un employeur, ce n’est pas cela qui l’a motivé. Il voulait
"sortir de sa zone de confort" comme il dit, et boucler la boucle de l’apprentissage en validant un diplôme, même cinquante ans après ses premiers pas dans une école.
Qu’en disent vos enfants ?
Le futur bachelier a deux enfants,
une fille de 21 ans et un fils de 13 ans. Sa fille aînée n’a pas non plus le bac. En se lançant dans l’aventure, Etienne lui a proposé de relever le défi ensemble. Elle a refusé, estimant ne pas avoir besoin de cet examen pour mener la carrière de professeur de danse dont elle rêve. Son fils de 13 ans, actuellement en cinquième, n’accroche pas trop non plus avec l’école.
"Quand je lui ai annoncé que j’allais passer mon bac, ça l’a fait rire. Il m’a demandé pourquoi je ne l’avais pas fait avant, plaisante-t-il.
Cela lui montre qu’on n’a rien sans rien, et que dans la vie il faut travailler pour y arriver !"
Est-ce que c’est dur ?
Etienne Jacob confesse que retourner sur les bacs de l’école n’est pas facile. Le programme est dense. Aujourd’hui encore, il avoue avoir du mal avec les matières qui l’intéressent peu. « Je vais avoir du mal avec l’épreuve d’éco-gestion » : cette matière est son talon d’Achille. Il mise plus sur l’épreuve de technologie, une épreuve de cinq heures.
"La difficulté c’est de rester concentré pendant les cinq heures. Il faut bien savoir gérer son temps. Mais j’ai eu 13.5 de moyenne au bac blanc, donc ça devrait aller." Déjà fier d’avoir entrepris cette démarche, Etienne Jacob prévoit de faire une grande fête s’il décroche son bac.