la fête foraine est un monde à part avec son langage et ses codes. Pas facile d'y entrer et encore moins d'en sortir. Depuis 1871 au moins, la famille Fenouillet perpétue cette tradition. Trois générations sont réunies cette année à la foire kermesse de Mulhouse.
Dans la famille fenouillet, il y a Jean-Claude et son épouse, il y a aussi leur fils Adams et sa famille. Sur le métier voisin, on trouve Allisson, la soeur d'Adams, son mari et ses fils. Trois couples, trois générations mais une seule famille qui voyage ensemble du printemps à l'automne.
A 69 ans, Jean-Claude goûte depuis peu au calme (relatif) de la retraite. En fait le patriarche continue la tournée avec ses enfants, et n'hésite pas non plus à donner son avis. "On est jamais en retraite dans ce métier là, dit-il, en plus on a nos enfants et petits enfants qu'on éduque au métier car c'est un long apprentissage".
Adams a toujours connu cette vie communautaire, faîte de solidarité et d'entraide, c'est ce qui permet de tenir dans les vents contraires. Il trouve ce métier "tellement difficile"... vivre en famille rend "heureux", affirme ce forain.
14 h, la fête foraine ouvre ses portes. Du haut de ses onze ans, Markus tient la caisse du métier de ses parents. Si les additions ne sont pas encore son fort, sa gouaille ferait de lui un digne repreneur de la tombola de son grand père. Lui en tous cas, ne se voit pas autrement que forain... Il adore "monter, démonter, rouler, partir", raconte le jeune garçon qui semble déjà beaucoup s'amuser avec son frère.