Huit jeunes mulhousiens se sont lancés dans la création d'Erratum, une web-série en dix épisodes diffusée sur YouTube. De la réalisation, à l'interprétation en passant par le montage et l'écriture du scénario, c'est en tout neuf mois d'apprentissage et d'expérience artistique qu'ils ont pu vivre.

Avec Erratum, huit jeunes cosignent une web-série cent pour cent mulhousienne. Après neuf mois de gestation, les dix épisodes de la série vont être diffusés sur YouTube, tous les lundis, jusqu’au 16 novembre. La ville de Mulhouse, commanditaire du projet, a retenu parmi vingt candidats trois filles et cinq garçons âgés de 16 à 21 ans. Le premier critère de sélection était leur motivation et le fait qu'ils soient mulhousiens ou scolarisés à Mulhouse. Parmi les thèmes abordés: le portable, la solitude et la place des jeunes dans la société.

"La web-série est un support qui parle à tout le monde", c’est pour cela que la ville a décidé de mettre ce genre prisé par les jeunes dans sa politique explique l’adjoint à la jeunesse, Ayoub Bila. "Et pour que les jeunes puissent accéder aux métiers du numérique et de l'image, un secteur qui explose, on l'a vu avec le covid", précise l'adjoint. D'autant que Mulhouse est une ville labélisée French Tech, une raison supplémentaire, selon l'élu, pour former les jeunes aux métiers de demain.
 

Un projet mené de A à Z par l'équipe

La Ville est commanditaire mais "c'est leur projet", tient à souligner Ayoub Bila. Ils sont acteurs, réalisateurs, scénaristes, monteurs, producteurs, bref "ils maîtrisent toute la chaîne de fabrication de la web-série". Une chaîne à laquelle il manquerait un maillon s'il n'y avait un pilote dans l'avion pour amener l'équipe dans la bonne direction. C'est le réalisateur Michel Cordina qui a pris les jeunes en main, du début jusqu'à la fin. Un retour pour une saison 2 en quelque sorte puisqu'il avait déjà piloté la web-série mulhousienne première saison, "Consciences", en 2018.
 

Un dénouement en quatre actes

L'aventure commence donc en novembre 2019 et se joue en quatre actes, comme l'explique Michel Cordina. "Premier acte, je les forme au matériel de cinéma avec une prise en main des caméras, des micros et des éclairages". En parallèle, le réalisateur les plonge dans l’ambiance créatrice des ateliers artistiques. Avec la chorégraphe Célia Vallé, ils apprennent à faire parler leur corps, "avec elle, les jeunes se sont rendus compte qu'ils pouvaient dire beaucoup de choses par le corps plutôt que par le mot".

Avec le groupe de musique Human Song, l'équipe s'initie à la composition musicale, "les jeunes ont pu créer les prémices de la musique de la web-série". A la fin du premier acte ils tiennent leur scénario grâce à un processus d'écriture inspiré des improvisations théâtrales. "Chacun a écrit et apporté dans un pot commun des brèves de vie, transformées ensuite en séquence audiovisuelle".

Solitude, portable et difficultés des jeunes 

Un travail de mise en forme amène ensuite de la cohérence à ce qui deviendra le scenario, "une sorte de métaphores pamphlétaires sur les dérives de la société, en rendant poétique le thème pour pousser le spectateur à faire un effort de réflexion". La solitude, le rapport aliénant au portable, la difficulté pour les jeunes à trouver leur place dans la société, etc. sont des thèmes abordés dans Erratum.

En janvier, c'est l'acte 2 où "ils traduisent le scenario en jours de tournage, repérage des lieux et costumes".
En février/mars, l'acte 3 dévolu au tournage est interrompu par le confinement. Les trois derniers jours, sur les seize prévus, sont reportés à juin.

L'acte 4, consacré jusqu'en juillet au montage, est marqué par l'expérience du confinement et la période qui suit. L'équipe apprend à travailler à distance, ce qui semblait compliqué au départ mais qui se révèle être finalement une expérience enrichissante: "J'ai utilisé la plateforme en ligne Twitch pour garder le lien. J'étais leurs bras et eux le cerveau". Et comme la session est publique, tout le monde peut assister aux séances de postproduction en direct: "L'équipe a pu échanger avec des Anglais et même des Canadiens, c'était une bonne opportunité d'ouverture sur le monde", se réjouit Michel Cordina. 
 

Et après ?

A l’issue de ces neuf mois, sur les huit jeunes, quatre ont décidé de s’orienter vers la voie tracée par l’expérience Erratum.
Ritchie, par exemple, qui sort tout juste de son cursus scolaire avec un bac pro mécanique, prévoit de créer une micro-entreprise en audiovisuelle. "Cette expérience m’a permis de confirmer mon choix après mes études. C’était une expérience unique, je me suis lancé dedans et je n’ai pas regretté parce que travailler en groupe, alors que je suis d’habitude plutôt autonome, et faire confiance aux autres, ça m’a aidé à me sortir de ma bulle et à m’ouvrir professionnellement ».

Chloé, 21 ans, est étudiante à Mulhouse dans la filière Staps (Sciences et technologie des activités physiques et sportives). "J’ai toujours adoré ce qui était artistique depuis toute petite et quand j’ai vu le projet je me suis dit pourquoi pas moi. C’était l’occasion de voir de nouvelles choses et de vivre une expérience humaine importante. J’ai rencontré des professionnels sur le terrain comme la chorégraphe Célia ou Michel, le réalisateur et les autres qui viennent de tous horizons. C’est ce qui m’a apporté le plus, cette diversité et le fait qu’on ait réussi à bien se synchroniser". 

Erratum...

Le titre s'est imposé à la fin comme une évidence, explique Michel Cordina mais sans plus de précision: "l'erreur est omniprésente dans la série sous plein de formes différentes". A vous de les découvrir en regardant les dix épisodes de la série, in fine. 








 
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