La Saint-Valentin, fête des amoureux, a été célébrée de manière insolite entre deux Ehpad mulhousiens. Les résidents ont participé à une version revisitée de "Tournez manège", l’émission phare des années 80.
Deux hommes, deux femmes, un rideau pour les séparer et des questions saugrenues : l’Ehpad La maison de l’Arc à Mulhouse organisait ce lundi 13 février 2023 une version revisitée de "Tournez manège", l’émission matrimoniale culte qui a diverti la France entre 1985 et 1993.
Venu de l’Ehpad des écureuils, André Schmitt, 78 ans, est de la partie : "La Saint-Valentin, c’est la fête des amoureux". On le sent dubitatif mais il est tout de même là pour jouer : "On essaye, on fait ce qu’on peut et on verra bien !"
A ses côtés, Pierrot Kranitz se demande un peu ce qu’il fait là : "J’ai cru d’abord que c’était une blague ! Je n’ai jamais été marié. La Saint-Valentin, je n’ai jamais eu l’occasion de la fêter. Alors, on verra bien !" Alea jacta est.
Beaucoup plus pragmatique, Alice Lesage, résidente de l’Ehpad La maison de l’Arc ne cherche pas l’amour : "C’est un jeu, c’est un sketch et j’aime bien ça". Sa voisine, Georgette Macadoux, 98 ans, a l’œil qui frise : "C’est le grand jour ! Les beautés sont de sorties…les mochetés aussi !"
Elle dégaine les premières questions : "Si je vous dis : vacances, vous m’emmenez où ?». La réponse d’André se fait un peu attendre : ce sera Aix-en-Provence. Elle enchaîne : "André, je suis très coquette, j’aime beaucoup faire du shopping, avez-vous une bonne retraite ?". Ce n’est pas le cas mais Georgette accepte de passer l’éponge en apprenant que "physiquement, ça va !"
Bercée au son de l’accordéon, cette animation vient rappeler que, même âgé, on le droit de séduire, de garder l'estime de soi et d'espérer encore la rencontre. Ce jeu de la Saint-Valentin à l'Ehpad n'est qu'un prétexte pour rendre la vie plus douce.
Mario Lelubez est psychologue dans l'établissement : "Cela leur rappelle des souvenirs de leur époque où il y avait ces jeux amoureux, ces jeux de séduction. Même âgé, on a le droit de séduire et d’avoir une vie amoureuse. On a eu le cas ici dans cet établissement où on a eu des couples qui se sont formés".
Il ajoute que les relations sexuelles sont aussi autorisées : "Ils ferment leurs portes. Ils ont droit à la tendresse. C’est une relation certes un peu différente mais qui continue et qui persiste. La vie continue jusqu’au bout avec ses joies, ses plaisirs et ses bonheurs".
On ne se sait pas ce que réserve l’avenir au couple du jour : Georgette et André, 20 ans d’écart mais ça n’est pas un problème. "Je suis jeune de caractère!", s’exclame Georgette. Peut-être le début d'une belle histoire.