Dans le Haut-Rhin, les effectifs de la police nationale doivent baisser en septembre. Treize fonctionnaires en moins sur le département, et même 21 au seul commissariat de Mulhouse. Départs en retraite, mutations, manque d'attractivité... les raisons sont nombreuses.
Entre les départs en retraite et les mutations, les effectifs de police dans tout le Haut-Rhin s'apprêtent à baisser. À la rentrée 2023, le département va devoir conjuguer avec treize personnels en moins et même avec 21 départs au commissariat de Mulhouse.
Trente postes ont été ouverts cette année, mais aucun candidat ne s'est présenté. Billel Debbiche, secrétaire départemental de l' Unité SGP Police - FO 68 explique à notre équipe de reportage l'absence de candidats par la difficulté du travail dans cette zone géographique.
"On va connaitre un fort nombre de départs en retraite au cours des prochaines années et les effectifs que nous voyons arriver sur Mulhouse ne sont pas fidélisés. Ils sont bloqués ici en sortie d'école, pendant cinq ans. Mais après, ils aspirent à retourner dans leur région natale et dans leur famille."
Sur la circonscription mulhousienne, les effectifs passent ainsi de 304 à 283 fonctionnaires de police. Un paradoxe, alors que le ministère de l'Intérieur veut créer 8 500 nouveaux postes de policiers et gendarmes partout en France. Mais Mulhouse concentre une forte activité délinquante, qui refroidit les jeunes sortis d'école autant que les policiers qui cherchent à être mutés.
"Les conséquences de cette baisse d'effectif suscitent de l'inquiétude qui est légitime, poursuit Billel Debbiche. Elle peut mettre en difficulté mes collègues et la population. Il peut se passer des situations alarmantes sur le terrain, où mes collègues ne seront pas en mesure de répondre favorablement par des renforts"
En poste depuis août, le nouveau préfet du Haut-Rhin Thierry Queffélec devrait aborder la question à l'occasion d'une rencontre avec les syndicats de police, début septembre.