La mythique salle de l'Olympia pour lancer une tournée magistrale : rien n'arrête les quatre Sundgauviens de Last Train dans leur conquête de la scène rock. Qui passe aussi par des projets vidéo ambitieux.
Ils ont trouvé le temps d'une résidence au Noumatrouff, la scène mulhousienne où tout a commencé : leur amour de la scène et leur conquête de la planète rock. Quatre jours pour se réapproprier leur espace préféré, après de trop longs mois en mode covid : dates annulées, public tenu éloigné, Last Train est impatient de reprendre le fil de son ADN, la musique live.
Les quatre amis d'Altkirch, qui jouent ensemble depuis l'âge de 12 ans, vont reprendre la route, ce qu'ils préfèrent, pour une tournée de quatre mois partout en France : le Printemps de Bourges, les Eurockéennes de Belfort, le Main Square Festival d'Arras, les Francofolies de La Rochelle, pas une grande date ne leur échappera jusqu'au bout de l'été.
Tournée qui s'offre un départ prestigieux, puisque le 22 mars, Jean-Noël Scherrer, Julien Peultier, Timothée Gérard et Antoine Baschung se produiront sur la scène de l'Olympia, à Paris. "On aurait dû arriver rôdés pour cette grande date parisienne, mais notre tournée européenne a été annulée, explique Jean-Noël Scherrer, chanteur et guitariste. On est un peu "froid", il nous fallait nous "réchauffer", d'où ces 4 jours au Noumatrouff, chez nous, en famille."
Un court-métrage pour un titre de vingt minutes
Et c'est presqu'en famille aussi que Last Train a enregistré son dernier titre, un "ovni" de près de vingt minutes, partagé avec les musiciens de l'orchestre philarmonique de Mulhouse. "Nous avions déjà joué avec eux sur le 2e album, ça s'était très bien passé, souligne Julien Peultier, guitariste du groupe. Là, le projet était encore plus ambitieux, sur ce titre de vingt minutes. Et nous espérons encore d'autres projets, nous sommes très proches d'eux et nous les remercions de leur soutien."
Et sur projet, le groupe a vu d'autant plus grand qu'il mêle la musique et leur autre passion, le cinéma : la sortie du morceau s'accompagne de celle d'un court-métrage, entièrement réalisé en interne, sous la houlette du guitariste Julien Peultier, réalisateur de ce film à l'univers sombre et tourmenté.
"How did we get there?", Comment en sommes-nous arrivés là?, s'interroge le groupe, mettant en scène un homme tourmenté, hanté par son propre reflet. Last Train met en images le vice et la déchéance, dans un drame en plusieurs actes.
Le son et l'image, signature du groupe
Un hommage au cinéma et à ses bandes-originales, qui confirme la volonté du groupe de miser sur l'image, comme ils l'ont fait lors de la sortie de leur documentaire The Big Picture. Il relatait en 2019 leur résidence de création en Norvège, qui avait accouché de leur deuxième album du même nom.
Last Train aime tout maîtriser. Les Haut-Rhinois prouvent là qu'ils le font de mieux en mieux. "Les clips, l'image, on s'y intéresse depuis le début. Et comme pour tout, les concerts, la production, personne ne le faisait pour nous au départ, donc on a fait nous-mêmes, sourit Julien Peultier, qui signe la réalisation des vidéos. L'image et la musique vont de pair. Aujourd'hui, on essaye d'être de plus en plus professionnel sur les vidéos. Cette fois, on est sur quelque chose de très cinématographique."
Une écriture multiple devenue la marque de fabrique d'un groupe qui enthousiasme la critique. Et ce n'est certainement pas leur retour sur scène qui va inverser la tendance.