Les quatre individus appartenant à la mouvance néonazie et interpellés mardi 31 mai lors d'une vaste opération antiterroriste à l'échelle régionale ont été mis en examen pour trafic d'armes en bande organisée. L'enquête en cours doit déterminer s'ils projetaient de commettre un attentat.
Les quatre hommes interpellés ce mardi 31 mai lors d'un vaste coup de filet mené par 200 gendarmes mandatés sur décision préfectorale ont été mis en examen pour trafic d'armes en bande organisée.
C'est ce qu'a annoncé ce vendredi 3 juin la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizet lors d'une conférence de presse. "Les visites domiciliaires ont été ordonnées à la demande de l'Etat dans la mesure où les services de renseignement avaient sans doute des éléments permettant de penser que les choses pouvaient être inquiétantes" a précisé la procureure.
Les gendarmes mobilisés qui sont notamment intervenus à Brinckheim, Sierentz, Mooslargue et Richwiller dans le Haut-Rhin et à Villé près de Sélestat ont en effet découvert tout un arsenal. 18 armes détenues légalement ont ainsi été retrouvées mais surtout 23 détenues illégalement de catégorie A et B, autrement dit des armes de guerre de type fusil d'assaut.
167 chargeurs, 35 kilos de poudre et près d'une tonne de munitions ont également été saisis. Un véritable atelier de fabrication de munitions a également été découvert.
Une prise très rare chez des particuliers par ailleurs insérés socialement et familialement. Les quatre individus interpellés appartiennent à la mouvance néonazie, au vu des éléments retrouvés à leur domicile : décorations, littérature à caractère antisémite notamment.
Le parquet de Mulhouse a saisi la section de recherches de Strasbourg pour mener l'enquête. Reste en effet à déterminer si les quatre individus avaient des projets d'attentats terroristes. Ils pratiquaient le tir sportif et l'un d'entre eux est un tireur d'élite.
Les mis en examen, nés entre 1969 et 1977, risquent jusqu'à 10 ans de prison pour le trafic d'armes. Deux d'entre eux ont pour l'instant été placés en détention provisoire, les deux autres sous contrôle judiciaire.