Plein gaz pour cette famille de Westhalten dans le Haut-Rhin qui n'a pas une minute à elle en ce mois de septembre. Entre son pressoir à fruits et son activité d'embouteillage de vin, le travail ne manque pas chez les Holtzheyer-Kuntz.
Sur le parking de l'entreprise familiale, il y a foule ce matin-là. Dans les coffres des voitures des centaines de kilos de pommes et de poires et dans le petit local, Aurore et Jean-François Kuntz en plein travail. La cadence est soutenue en ce mois de septembre où les récoltes battent leur plein.
Ouvert en 2007, le Pressoir de Westhalten (Haut-Rhin) transforme pommes, poires, raisins et coings. La famille accueille les professionnels et les particuliers sur rendez-vous. Tous viennent (avec minimum 80 kg de fruits) pour presser leur propre récolte. Une fois rincés, les fruits sont pressés, le jus est centrifugé et pasteurisé, avant la mise en bouteille ou en Bag in box.
"On a de quoi faire ! Heureusement, les clients sont ponctuels. C'est essentiel. Et à nous de suivre la cadence" estime Jean-François, heureux de faire ce qu'il fait. Pour lui, il est important de travailler en famille : "ce n'est pas obligatoire mais chez nous, c'est le cas. Nous avons tout bâti ensemble avec mon épouse et mes beaux-parents, Michel et Monique. Et nous allons continuer comme ça".
Une affaire qui roule à partir du moment où "on donne de sa personne et où on ne compte pas les heures". Dans ce métier, vaut mieux aimer se lever tôt. Car si la jeune génération s'occupe du pressoir, Michel, lui, sillonne l'Alsace-Lorraine à bord d'une machine d'enfer. Un énorme camion qui permet d'embouteiller des milliers de litre de vin chez les vignerons de la région.
Ce jour-là, nous le rejoignons à Dahlenheim (Bas-Rhin) où il a déployé, pour deux jours, sa machine à l'arrière du domaine Pfister. Il va y embouteiller près de 50.000 bouteilles afin de vider les cuves qui vont accueillir le nouveau millésime.
"Chaque bouteille suit un circuit. Elle est soulevée et l'intérieur est rincé. Une fois égouttée, un aspirateur élimine jusqu'à la plus petite goutte d'eau et la bouteille est remplie. La machine vérifie le niveau de remplissage et enfonce le bouchon avec un système de mise sous vide" explique Michel, heureux de sillonner les routes d'Alsace et de Lorraine pour installer son camion chez les vignerons qui travaillent avec lui. Souvent depuis des années.
Pour André Pfister, vigneron, acheter une machine d'embouteillage ne serait pas intéressant. "Là, nous profitons d'une des plus récentes machines. Les technologies évoluent sans cesse. Si nous en achetons une, il faut compter 30 ans pour la rentabiliser. Et au bout de 10 ans, sa technologie est dépassée".
Après deux jours, Michel - lui - est reparti direction Metz (Moselle) pour y embouteiller d'autres cépages. Au pressoir, Aurore et Jean-François, enchaîneront avec les raisins et les coings. Il faudra attendre l'hiver pour que la famille puisse se reposer un peu et encore... pas sûr ! De nouveaux projets sont en réflexion.