C'est un tweet amusé d'un joueur de foot en déplacement qui a agité les réseaux. Pas de douche possible après le match Brunstatt-Didenheim de ce dimanche 30 octobre pour des raisons de sobriété énergétique. Ainsi en a décidé la municipalité pour faire face à l'augmentation des factures, une décision par ailleurs soutenue par le club.
Ils sont nombreux les conseils municipaux à prendre ces derniers jours des décisions drastiques concernant la sobriété énergétique. Et pour cause les factures de gaz et d'électricité s'annoncent plus que salée, on prévoit ici ou là des multiplications par 3, 4 voire 10 des dites factures.
Alors on économise à tout va, exit l'éclairage la nuit, beaucoup de villes ont déjà commencé à éteindre les lumières publiques en général entre 23 heures et 5 heures environ. On baisse le chauffage partout où on peut, on rationalise l'utilisation des bâtiments communaux, on baisse les températures des piscines, voire on ferme certains bassins.
Les associations sont bien évidemment concernées par ces mesures, les gymnases notamment voient leur température baisser de 19 à 16, voire 14 degrés comme c'est le cas par exemple du côté de Saint-Louis agglomération dans le Haut-Rhin ou à Brunstatt-Didenheim.
Dans cette petite ville du Sundgau, il a par ailleurs carrément été décidé de supprimer les douches dans les salles de sport et donc au club de football. C'est justement un joueur, d'une équipe adverse (Traubach) venue disputer un match ce dimanche 30 octobre, qui s'en est étonné, mi-amusé, mi-agacé sur les réseaux sociaux.
"Pas de douche après notre match contre Brunstatt peut-on lire parce que la mairie fait de la sobriété énergétique (...) heureusement dans le Sundgau, on se lave encore".
Nous avons joint Christophe Bitsch par téléphone qui nous confirme son étonnement. "C'est un club super sympa, ça me fait mal pour eux, je pense que ce sont des économies de bout de chandelle et au final, le bilan carbone, il n'est pas terrible parce qu'on a tous fait un détour pour retourner chez nous nous doucher".
"C'est normal que tout le monde fasse un effort"
Le joueur, ancien trésorier de son club de Traubach reconnaît aussi que c'est plus facile pour eux de gérer. "Nous, on est un petit club, on a une petite subvention de la ville, mais les factures, c'est nous qui les payons avec les licences, les événements, les sponsors et pour l'instant, on peut tenir".
En revanche, pour le FC Brunstatt, c'est bien la ville qui finance. Et le président du club, comprend et approuve les mesures qui sont prises. "La ville nous soutient beaucoup, on a des supers installations, c'est normal que tout le monde fasse un effort", explique Serge Allegretti.
D'ailleurs, la mairie a demandé leur aide aux associations afin qu'elles proposent des idées pour réaliser des économies d'énergie. "On a recentré le planning d'entraînement, ajoute Serge Allegretti, de façon à optimiser les créneaux, on a réduit l'éclairage de 50%. En tout, on fait 75% d'économies. Alors, c'est sûr que c'est pas simple, mais dans un mois, c'est la trêve et au moins on peut jouer, contrairement à la période covid", sourit le président du club pour finir.
D'ailleurs, il en est persuadé, ils sont précurseurs, tout le milieu associatif devra réduire la voilure pour supporter les coûts énergétiques. A Brunstatt-Didenheim, ce sont tous les secteurs qui sont impactés en toute transparence, puisque la ville a écrit une lettre à ses administrés pour les avertir.
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"Passage à 19° de l’ensemble des bâtiments communaux, sauf les scolaires qui seront à 20°; salles de sport à 14° et suppression des douches; certaines manifestations prévues à la salle municipale des sports (SMS) et nécessitant du chauffage seront annulées ou reportées, ce bâtiment étant une véritable passoire thermique. Par exemple, la cérémonie des vœux du maire sera faite en extérieur conjointement à la crémation des sapins. De même, la fête de nos seniors est reportée au printemps pour le confort de nos aînés", peut-on notamment lire dans cette lettre.
Optimiser, rationaliser voire éteindre ou couper sont des verbes qui risquent d'entrer durablement dans notre vocabulaire et dans notre quotidien dans les prochains temps.