Une oculariste fabrique des prothèses pour des patients ayant perdu un œil

Ouvert en 2022, le cabinet de prothèse oculaire de Ribeauvillé (Haut-Rhin) permet aux personnes ayant perdu un œil de reprendre une vie sociale normale. À la tête de l'établissement, Audrey Schaal a pour objectif d'accompagner ses patients et leur redonner un regard plus naturel.

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Retrouver son regard grâce au travail minutieux d'une artiste. L'oculariste Audrey Schaal, a ouvert en 2022 son premier cabinet à Ribeauvillé dans le Haut-Rhin. Elle permet aux personnes qui ont perdu un oeil de redonner vie à leur regard grâce à des prothèses oculaires plus vraies que nature. 

Nommé OculArt, le cabinet accueille de nombreux patients souhaitant se remettre d'un traumatisme, celui de perdre un oeil et devenir aveugle. "Lorsque les patients perdent un oeil, ils se perdent eux-mêmes, indique Audrey Schaal, mon but c’est de leur redonner une vie sociale normale et lorsqu'on voit leur réaction, c'est vraiment chouette". 

Pour ce faire, l'oculariste conçoit elle-même ses prothèses, qui n'ont qu'un usage esthétique. En effet, elles ne permettent pas de retrouver la vue, mais bien une confiance en soi. "C’est du sur-mesure. La prothèse est fabriquée en acrylique grâce à la prise d’empreinte de la cavité oculaire, et on peut l'améliorer avec de la cire si cela n’est pas adéquat", ajoute la professionnelle. 

Un rendu impressionnant rendu possible par le travail de peinture de la prothésiste oculaire. La couleur de l'iris et de la sclère est conçue à partir de pigments naturels, permettant d'imiter un oeil à la perfection. "C'est beaucoup de travail, car on a tous un iris différent. Il y a tellement de tonalité dans une couleur. Il y a énormément de nuances", explique-t-elle. Au cours de la conception, elle demande à ce que le patient soit présent à chaque étape pour que le résultat soit optimal.

Rendre le regard au patient 

Cette conception minutieuse a séduit l'une des patientes d'Audrey Schaal. Après un accident de voiture à l'âge de 25 ans, elle perd l'usage de son oeil droit et devient aveugle. "Lorsque j'ai eu ma toute première prothèse, deux mois après la perte de mon œil, je m’attendais à avoir exactement le même rendu qu’avant, donc il y a une petite déception car on est exigeant", admet-elle. 

Pour sa deuxième prothèse, elle s'est spécialement rendue au cabinet OculArt et a été surprise du résultat. "J'essayais de ne pas me faire trop d'espoirs pour ne pas être déçue. Mais lorsque qu'on m'a mis la prothèse et que je me suis regardé dans le miroir, j'ai été submergé d'émotion car j'avais retrouvé le regard que j'avais avant l'accident", se rappelle la patiente.  

La prothèse est une finalité d'une reconstruction après un accident

Une patiente du cabinet OculArt

Avoir une prothèse n'a pas qu'un but esthétique, c'est aussi reprendre possession de son regard. "Quand on y pense, les yeux, la vue, le regard c’est la communication avec autrui, c’est l’image qu’on a de soi-même, leur vision du monde", affirme l'oculariste. Un constat partagé par sa patiente qui affirme que "la prothèse est une finalité d'une reconstruction après un accident. Certains estiment que ce n'est que de l’esthétisme, mais c’est plus important que cela dans la vie de tous les jours".

Un métier découvert durant l'enfance

Le métier d'oculariste, qui reste encore inconnu du grand public, a été une évidence pour Audrey Schaal. Née aux Etats-Unis, il y passera les 12 premières années de sa vie et va découvrir cette profession grâce au meilleur ami de son père, Randy Trawnik. "Il est prothésiste oculaire depuis 50 ans. Quand j’étais petite, je fouillais dans son cabinet et je voyais des yeux artificiels sur la table. C’était impressionnant", sourit-elle. 

En se familiarisant avec les méthodes du prothésiste, la professionnelle comprend très vite que c'est un métier qui lui correspond. "Il y a le côté médical, l'aspect psychologique, mais aussi les déplacements pour rencontrer les patients ou les professionnels de santé", explique-t-elle. Le côté artistique y est aussi pour quelque chose. "C'est inné dans ma famille, je peins et je dessine depuis que je suis toute petite". 

En revenant en Europe, elle effectue un stage en 2016 dans le cabinet de Ruh Müller-Welt, oculariste à Stuttgart. Elle obtient ensuite un BTS opticien et passe le diplôme universitaire de prothèse oculaire appliquée en 2017 et obtient un poste dans le cabinet allemand où elle était stagiaire. Elle n'attend aujourd'hui que de faire des heureux dans son cabinet flambant neuf. Pour redonner vie à un regard, il faut compter entre 300 et 1.000 euros. Des frais qui sont remboursés par la Sécurité sociale. 

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