Le teqball est né en 2015 de deux esprits plus tordus que sportifs. Depuis, il a fait des rebonds et des émules. Parmi eux Ronaldinho. Plus proches de nous, nous sommes partis à la rencontre de joueurs professionnels, internationaux à Thann (68). Incongru mais vrai. Explications.
La discipline est toute jeune : à peine huit ans. Ce sont deux Hongrois, fans de football qui l'ont créée en 2015. Gábor Borsányi, ancien joueur de football professionnel, et Viktor Huszár, informaticien. La tête et les jambes. Depuis, le Teqball rebondit ça et là dans le monde d'autant qu'il a trouvé rapidement un ambassadeur de poids en la personne de Ronaldinho. Oui oui.
Et décidément la discipline est pleine de surprises. C'est à Thann, dans le Haut-Rhin, que l'on trouve non seulement le plus grand club de teqball de France mais aussi ces deux uniques champions nationaux. Julien Grondin et Hugo Rabeux.
C'est le premier, ancien footballeur professionnel à Saint-Louis, qui a fondé le club en septembre 2021. Avec un coup de pouce et d'orteil de la mairie qui lui a mis à disposition le gymnase du Steinby, Julien est désormais à la tête de 25 licenciés et d'une belle équipe élite.
Un palmarès impressionnant
"Notre club est surtout axé sur les performances. Nous avons évidemment toute une partie loisirs mais notre but c'est quand même la compétition. On a une dizaine de joueurs professionnels, de joueurs en élite qui tournent dans les circuits professionnels et qui sont eux-mêmes internationaux : Portugal, France Kosovo et Cameroun. On est petits mais on se fait de plus en plus connaitre. On est les seuls dans la région donc oui forcément ça aide. Nous l'objectif c'est l'or, on est dans les quatre meilleurs au monde donc maintenant le but c'est de performer et d'aller chercher l'or. On s'entraine quotidiennement, 3 à 4h par jour avec suivi médical, bref tout ce qu'il faut."
Et l'entraînement, régulier, là pas de surprise, hé ben ça paie. Le palmarès est impressionnant. En double hommes, Julien Grondin et Hugo Rabeux ont décroché l'or avec l'équipe de France lors des Jeux méditerranéens d’Oran. Médaillés également à Miami fin août. En simple, Julien Grondin est vice-champion du monde.
Et pour les six autres tequeurs engagés en compétition, ça commence aussi plutôt bien. Amélie Julian, étudiante colmarienne de 21 ans, au teqball depuis trois ans, est une joueuse prometteuse. "Ce que j'aime dans ce sport c'est que c'est très technique et puis aussi je dois bien l'avouer qu'il ne faille pas courir. J'aime pas trop courir. Il faut être souple, technique et être en mouvement tout le temps. Moi je prépare actuellement le double mixte à Cracovie."
Kesako le teqball ?
Un sport où il ne faut pas courir mais où il y a un ballon, c'est assez rare pour être souligné. Alors oui il est temps de nous demander, le teqball c'est quoi au juste.
Et bien, c'est un sport. Un sport de ballon oui mais pratiqué sur une sorte de table de tennis de table arquée. Au milieu d'un petit terrain. Une table créée et commercialisée par la marque Teq, d'où le nom de la discipline (là c'est simple) et qui ne se trouve nulle part ailleurs. Le sport combine football et tennis de table. La pratique ressemble un peu au tennis-ballon qui, lui, emprunte plutôt les codes du tennis.
Discipline polyvalente, le teqball compterait aujourd'hui en France quelques 5000 adeptes. Rares mais motivés. Comme Grégory Pchani, venu s'entraîner à Thann pour représenter son pays d'origine, le Cameroun. "On se sent acteur de notre discipline, c'est encore peu connu et finalement c'est très gratifiant. Personnellement, je me prépare à la Coupe du monde et aux championnats d'Afrique."
En 2024, le teqball sera en démonstration aux JO de Paris
Le teqball peut être joué par deux joueurs en simple, quatre joueurs en double ou plusieurs joueurs dans un tour. Le ballon peut être touché trois fois avant d'être renvoyé sur le dessus de la moitié de table de l'adversaire. N'importe quelle partie du corps peut être utilisée pour jouer le ballon, à l'exception du bras et de la main. Les pieds, les genoux, la tête et la poitrine sont principalement utilisés. Un point est marqué si l'adversaire laisse tomber le ballon, ne peut pas le renvoyer ou enfreint d'autres règles.
Encore exotique en France, le teqball est surtout organisé et promu au niveau international par la Fédération internationale de teqball (FITEQ). En 2020, elle regroupait plus de 122 nations dont 81 officiellement reconnues. Et d'ailleurs pour les joueurs de Thann, les voyages vont bientôt reprendre. Le Monténégro samedi puis la Pologne (Cracovie) fin septembre pour le Teqball World Series.
En 2024, le teqball sera en démonstration aux JO de Paris. Julien et Hugo seront évidemment de la partie. Avant, et c'est un rêve de ces derniers, d'aller jouer, en compétition, aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028 où pour l'instant la discipline n'est pas au programme.
