Une webcam a été posée sur un nid de cigogne dans le parc animalier d'Hunawihr (Haut-Rhin) depuis début avril. Elle permet d'oberver en direct la vie d'un couple de cigogne en train de couver et, prochainement, de voir les oisillons s'envoler pour la première fois.
C'est une première dans le Haut-Rhin. À l'initiative de la LPO, une caméra posée sur un nid de cigognes permet d'observer en direct, 24 heures sur 24, la vie d'un couple de cet oiseau migrateur emblématique de l'Alsace, depuis le 2 avril (voir le lien ci-dessous). Le nid en question est localisé au Naturoparc d'Hunawihr, un parc animalier œuvrant pour la préservation d'espèces locales menacées.
Ce qui n'est plus vraiment le cas pour les cigognes blanches, réintroduites en Alsace à partir des années 1970. "On est arrivé à la fin du protocole de réintroduction en 2015 dans notre région, la population de cigognes s'étant suffisamment développée puis stabilisée", explique Anthony Chuet, le directeur adjoint du parc.
Une cinquantaine de couples sont en ce moment présents dans le parc, des migrants pour les trois quarts. Les derniers couples sédentaires font partie de ceux qui ont été réintroduits il y a quelques années.
De la ponte à l'envol des cigogneaux
À la perspective d'assister à des choses inédites grâce à cette webcam, Anthony Chuet ne cache pas son enthousiasme. "Cela faisait des années qu'on voulait le faire. C'est un super outil pédagogique qui permet à chacun d'observer l'animal sans le perturber".
Après l'accouplement et la ponte, maintenant terminée, arrivent la phase de couvaison puis celle de l'éclosion. "Le premier des quatre œufs a été pondu le 26 mars, la période d'incubation durant entre 31 et 33 jours, on devrait voir apparaître les premiers cigogneaux d'ici fin avril".
Les éclosions vont s'étaler sur huit jours. Si vous en avez loupé une, ne désespérez pas : vous aurez une séance de rattrapage le surlendemain.
Les cigogneaux une fois nés, les parents feront des allers-retours incessants pour pouvoir les nourrir. Ce ballet continuel va durer deux mois et demi, jusqu'à l'envol de la nouvelle génération pour d'autres cieux. "On va les voir grandir assez rapidement : un cigogneau pèse 70 grammes à la naissance et atteint la taille adulte au bout de deux mois", précise Anthony Chuet.
Sur la route sans traîner
Fin août, les cigogneaux seront sur la route du départ, par instinct de recherche de nourriture. Ils descendront vers le sud, en Espagne, au Portugal et jusqu'en Afrique du nord. Si tout se passe bien, ils seront de retour chez nous dans trois ans, par instinct de reproduction cette fois-ci, quand l'oiseau aura atteint l'âge de sa maturité sexuelle.
Deux autres caméras, permettant d'observer les cigognes blanches en direct, ont été installées en Charente-Maritime par la LPO. Les systèmes sont en place et vont le rester jusqu'à la prochaine saison, assure Anthony Chuet.