Haute-Marne : des agriculteurs victimes d'un vol d'arbres fruitiers

A Isômes dans le sud de la Haute-Marne, des agriculteurs ont été victimes ce week-end d'un vol... d'arbres. Des arbres fruitiers qu'ils cultivent pour la production de liqueurs, confitures et sirops de fruits rouges. Un vol qui suscite chez ces agriculteurs colère, sidération et incompréhension.

C’est en faisant un dernier tour de son exploitation que Philippe Apert s’en est aperçu vendredi soir. Aux abords du village d’Isômes, au sud de la Haute-Marne, le long d’une parcelle où douze arbres fruitiers ont été plantés à la fin du mois de janvier, l’agriculteur se rend compte que le compte n’y est pas. « En passant sur la route juste à côté de notre exploitation, je me suis aperçu dans la pénombre qu’il manquait des arbres. Effectivement, j’ai constaté que la moitié des arbres qu’on avait planté fin janvier avaient disparu. Les voleurs n’avaient laissé que les tuteurs. »
 



Un pommier, des mirabelliers et des cerisiers, ces six arbres, plantés une quinzaine de jours plus tôt, ont pu être très facilement déracinés. Ils avaient été sélectionnés pour leurs qualités fruitières. Leurs fruits auraient dû alimenter la production de confitures, sirops et liqueurs de fruits qui sont la spécialité de l’exploitation sous la marque Les Cassis d’Alice. Philippe Apert estime le préjudice à quelque 800 euros. Mais pour lui, le plus grave n’est pas là.

Qu’est-ce qu’il faut faire ? Mettre des clôtures et barricader toutes les exploitations ? Ce n’est pas dans notre philosophie.
- Philippe Apert, agriculteur à Isômes (Haute-Marne). 

« C’est pas un préjudice énorme, mais moralement ça nous touche, explique l’agriculteur. On plante des arbres pour récolter des fruits pour notre exploitation, mais on plante des arbres aussi pour embellir autour de la ferme et pour la génération qui suit. On pensait être un peu à l’abri de ça dans nos campagnes, mais visiblement non… »

  


Un immense sentiment de dépit et d’écœurement

De son côté, Cécile Apert n’en revient toujours pas. Impossible pour elle de comprendre comment ces voleurs ont pu s’en prendre à des arbres. « C’est un immense sentiment de dépit et d’écœurement. En apprenant ces vols, je me suis effondrée, ce n’est pas tant pour le préjudice financier, c’est pour le geste. On nous a volé des arbres fruitiers qui ne donneront que d’ici 5 ans. C’est du vivant, c’est ce qu’on travaille. C’est notre passion aussi, surtout… On a volé des arbres, c’est notre lien avec la terre… C’est incroyable… »

Ce week-end, la gérante des Cassis d’Alice a partagé sa mésaventure sur les réseaux sociaux. Cette histoire a suscité des centaines de réactions. De sympathie pour les agriculteurs et de colère contre les voleurs. Dans un texte rédigé à l'attention du ou des voleurs. "A toi, grand adorateur de clafoutis à la cerise, A toi, grand amateur de tarte à la mirabelle. A toi, sombre crétin et bête empaffé qui a trouvé le moyen de te constituer un verger à moindre coût, Sache qu’une plainte a été déposée en gendarmerie. Oui, vous avez bien compris, on s’est fait voler moitié de nos fruitiers qui ont été plantés il y a 15 jours. Alors oui, dire que nous sommes en rogne est un doux euphémisme. On est même super en colère. À méditer: on vole aux agriculteurs leurs moyens de production...Triste monde..."
 
« Des gens qui viennent se servir des fruits, on en a déjà eu, explique Cécile Apert. Des gens qui viennent piquer des sauts de blé pour leurs poules, on en a déjà eu. Il n’y a pas d’années où on ne se fait pas siphonner les réservoirs de nos tracteurs… Toutes ces incivilités mises bout à bout, là il y en a vraiment ras le bol. »

En raison de ces incivilités, le magasin de vente directe des Cassis d’Alice a été équipé d’une alarme. L’exploitation dispose également de caméra de surveillance. Des outils de dissuasion dont ces agriculteurs se seraient bien passés.
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