Nicolas Lacroix n'en démord pas : "Il est difficile de trouver dans le département des automobilistes contre ce retour à 90km/h," ajoute-t-il. Et il a redit ce jeudi matin qu’il faudrait lui prouver que la vitesse n’était pas de 80 mais 90 si un accident se produisait ce qui est extrêmement difficile : "il faudrait là de sacrés experts !"Cette pose c’est un symbole ! Un accomplissement d’un long travail que nous avons fait avec les agents du conseil départemental ! Nous avons bien travaillé ce dossier pour que les Hauts-Marnais roulent en toute sécurité !
- Nicolas Lacroix, président du conseil départemental de Haute-Marne
Le conseil départemental de la Haute-Marne avait voté en mai dernier le retour aux 90 km/h sur une partie des routes qu'il gère, devenant le premier département à prendre cette mesure depuis l'assouplissement promis par Édouard Philippe, le premier ministre. Cela concerne 476 kilomètres de routes secondaires. Mais ce retour en arrière aura un coût financier : cela côute 100 000 euros au département pour changer à nouveau les panneaux.
"Une injustice pour les habitants des territoires ruraux"
La polémique n'a cessé d'enfler ces derniers mois. Car selon le gouvernement et les représentants de la sécurité routière, il est avéré que baisser sa vitesse réduit statistiquement le risque d'accidents. "Faux", rétorque Nicolas Lacroix, "il n'y a pas eu moins de morts avec les 80km/h," affirme-t-il.Visé, le président Les Républicains du conseil départemental haut-marnais, assure avoir "bien préparé et anticipé cette mesure avec les services concernés", ajoutant que "les Haut-Marnais n'ont jamais accepté cette limitation à 80 km/h. Cette mesure était ressentie comme une injustice par tous les habitants des territoires ruraux."

La pose des panneaux est en cours
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© Aurore Trespeux - France 3 Champagne-Ardenne
Rapports tendus avec la commission de sécurité routière
Comme le rappelait encore ce jeudi matin sur le bord des routes Nicolas Lacroix, les rapports avec la préfecture sont tendus. "On veut me culpaliser." La veille au soir, la réunion s'était mal passée. "J’ai une question pour vous Monsieur Lacroix, si le retour aux 90 km/h provoque un accident mortel vous sentirez-vous responsable ?" lui avait lancé Emmanuel Lagarde, le président du comité des experts auprès du Conseil national de la sécurité routière.

Nicolas Lacroix (LR) déterminé à revenir aux 90 km/h, le 9 janvier 2020 participe à la pose des nouveaux panneaux.
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© Aurore Trespeux - France 3 Champagne-Ardenne