Un élève de 6e du collège de Bourmont, en Haute-Marne, aurait été victime d’attouchements sexuels par l’un de ses camarades du même âge que lui, le jour de la rentrée. L’auteur devrait recevoir des sanctions éducatives en fonction de la gravité des faits qui lui seront reprochés.
Deux enfants, deux élèves en classe de sixième, âgés de 11 ans sont impliqués dans une affaire d'agression sexuelle. C'est une situation complexe à appréhender, les deux élèves sont très jeunes.
L’affaire s’est déroulée le soir du premier jour de la rentrée scolaire. Les deux élèves internes inscrits au collège Louis Bruntz de Bourmont, en Haute-Marne, prennent possession de leurs nouveaux locaux lorsque les faits ont lieu.
Selon l’enquête menée en collaboration entre l’établissement et les instances judiciaires, « il s’agit bien d’un acte isolé, de faible intensité ». Le procureur de la République Denis Devallois souligne tout de même le flou autour de l’incident : « La victime évoque les attouchements sur son sexe, avec une connotation sexuelle. Le coupable assure qu’il ne s’agit que d'une dispute, qu’il aurait par accident touché le sexe de son camarade, sans aucune intention sexuelle. »
Une mesure conservatoire a été décidée pour l’élève présumé coupable en attendant son conseil de discipline prévue ce lundi 16 septembre.
Convocation devant le juge des enfants
« Nous traitons effectivement une situation complexe », explique Michel Fonné, le directeur académique. « Dans ce genre de cas, l’objectif de l’Éducation nationale est d’aider et surtout d’accompagner les deux élèves, je dis bien les deux, pour poursuivre leur parcours sur le plan éducatif. Par ailleurs, nos équipes de psychologues et du personnel de vie scolaire suivent cette situation évidemment préoccupante de près ». Il ajoute encore : « Il ne faut pas perdre de vue que ce sont des enfants en jeune âge, et qui ont un vrai besoin d’accompagnement éducatif. »
Le procureur de la République souligne la réactivité de l’Éducation nationale pour éclaircir cette affaire. Cela étant, accabler le jeune coupable n’est pas la solution non plus pour le procureur. « Il semblerait que l’enfant vive une situation difficile au sein de son cercle familial, ce qui pourrait expliquer cet écart de conduite. C’est pourquoi, il doit faire l’objet d’une convocation devant le juge des enfants, qui devrait prononcer un accompagnement éducatif », précise-t-il.
Les parents mécontents
En revanche, du côté de l’association des parents d’élèves, c’est l’affaire de trop. Elle se prononcera en faveur d'un renvoi de l’élève au conseil de discipline. « Nous sommes inquiets de ce qu’il se passe dans ce collège ! », réagit le collectif qui rappelle une affaire similaire de mars 2021. « Le véritable problème, c’est le manque de discipline, d’autorité. Les élèves font des conneries, mais rien ne suit derrière. C’est la porte ouverte à tout. Nous sommes résignés à force. Où allons-nous ? Ce genre d’affaire devient récurrent, et concerne des élèves de plus en plus jeunes. »