La députée LREM de Haute-Marne était l'invitée du 19/20 de France 3 Champagne-Ardenne. L'occasion pour elle de revenir sur son vote controversé concernant l'interdiction du glyphosate.
"Je n'ai pas voté véritablement contre le glyphosate, j'ai refusé de l'inscrire aujourd'hui dans la loi. Donc dans la loi Egalim que nous venons de passer dans l'hémicycle en deuxième lecture et qui était avant tout là pour redonner une juste rémunération aux agriculteurs."
Bérangère Abba était sur notre plateau ce jeudi 20 septembre (voir ci-dessous). Elle s'est expliquée face à David Caldas sur son vote controversé. Voici un extrait de son interview."Politiquement le sens n'est pas le même. Le sens qui est le même et je n'ai pas changé d'opinion c'est la nécessité d'interdire le glyphosate et de l'interdire dans 3 ans. Les délais seront tenus. On avait soit la possibilité de l'inscrire dans la loi et d'entrer tout de suite dans un processus coercitif soit et c'est ce que nous avons fait, de laisser la sortie à trois ans. Nous avons obtenu, entre les deux lectures à l'Assemblée, des engagements de l'Etat et des engagements du gouvernement. Nous avons privilégié la concertation et les agriculteurs s'engagent dans cette démarche et c'est ce que nous souhaitions."
En 2017 vous réclamiez l'interdiction immédiate du produit, vous parliez même d'urgence. C'est quand même une contradiction qui interpelle ?
"Non, c'est une évolution. Une évolution parce que je me rends compte qu'à chercher du consensus et à essayer de trouver l'engagement de tous on obtient beaucoup plus de résultats que sur des effets d'annonce ou effectivement ça aurait été plus événementiel que de pouvoir vous dire nous avons interdit le glyphosate et derrière pas d'engagement des principaux acteurs que sont les agriculteurs. Je crois que c'aurait été contre-productif."
Les agriculteurs ont eut le temps d'élaborer des alternatives, d'ailleurs certaines alternatives existent déjà. L'idée que vous défendez, selon laquelle il faut encore plus de temps, on a quand même l'impression que c'est une excuse, un renoncement d'une promesse de campagne d'Emmanuel Macron ?
"Absolument pas parce que à partir du moment où on a été élu on s'est engagé à en sortir en 3 ans. L'Europe voulait le ré-autoriser pour 15 ans. Sous pression de la France ça n'a été que pour 5 ans et nous nous sommes engagés à aller encore plus loin et encore plus vite puisque nous nous sommes engagé sur la base de trois ans. Donc aucun renoncement au contraire, puisque nous sommes précurseurs, nous sommes à la pointe et nous le ferons."