Le tractopelle de l’entreprise Bongarzone a démoli la maison de la famille Latouche. C'est la fin de longues années de galère. Mais dans le quartier, cela créé de l'émotion car les fissures touchent d'autres pavillons à Saints-Geosmes, en Haute-Marne.
C'est la fin d'une triste histoire. "Nous rêvions de passer des jours heureux dans cette maison avec nos enfants. Mais l’histoire a tourné au cauchemar." La famille Latouche avait acheté un pavillon, en 1999. Très rapidement, des fissures sont apparues et elles n’ont pas cessé de s’agrandir. Face au péril, la famille a dû partir. Après avoir démantelé le pavillon et récupérer les matériaux de valeur grâce à l’association "Z’gonde chance", la démolition totale vient de se terminer.
Ce jour-là, à Saint-Geosmes (Haute-Marne), il fait beau, pas un nuage. Le contraste avec ce que vivent les Latouche est grand. Le tractopelle entre en action, il démolit gratuitement la maison familiale. Le fracas est grand, l'opération referme sous les yeux de Patrick et Nathalie un chapitre douloureux de leur vie. Chaque jour, les ennuis n'ont fait que s'accumuler. Pendant 10 ans, le dossier des fissures a hanté leur quotidien dans ce quartier pavillonnaire rue du Moulin-à-Vent.
"Lorsque j’ai acheté cette maison, rien n'était beau. Rien n'était fini. J’ai fait tous les travaux, aussi bien dedans que dehors. Au début, c'était du bonheur ! Cette maison représente toute une vie de travail et de labeur. Tous les extérieurs étaient propres, la maison était bien entretenue. Maintenant tout est démoli", se désole Patrick. Un mélange de nostalgie, de tristesse mais aussi d'espoir. Une nouvelle vie se présente à eux.
Mobilisation solidaire pour la famille
Beaucoup de monde dans la rue regarde le tractopelle en pleine action. Les murs tombent, les derniers souvenirs s'entremêlent au fur et à mesure que l'engin déploie son immense bras. Tout au long de la journée, le conducteur de la société Bongarzone met à terre 10 ans de la vie familiale de Patrick, Nathalie et de leurs deux enfants.
On ne paye pas. L'entreprise fait cette démolition à titre gracieux. Tout le monde s'est mobilisé pour nous avec l'association. C’est émouvant et dur financièrement toute cette histoire.
Face au danger que représentait le pavillon, la famille avait dû le quitter. Elle habite aujourd’hui un petit appartement. Une cagnotte Leetchi avait été lancée. Elle a permis de récupérer 12.000 euros, somme avec laquelle, la famille a été en mesure de rembourser l’emprunt souscrit pour l’achat de la maison, et qui courrait toujours. Nathalie Latouche, qui vit désormais à 200 mètres du pavillon vit très mal ces évènements. Le moral est bas. Toutefois, la solidarité d’une association vient mettre un peu de baume au cœur, à toute la famille. Cette association, c'est "Z’gonde chance", créée l’été dernier, en août 2020.
Le mystère des fissures toujours pas élucidé
Si avec le temps, les soucis vont disparaître pour la famille Latouche, ce n'est pas le cas pour tous les habitants de ce quartier pavillonnaire. Des fissures apparaissent sur les façades de plusieurs maisons voisines. Et toujours les mêmes questions : pourquoi ces fissures apparaissent ? D'où vient le problème ? Quelles responsabilités ? Que peut-on faire ? Toute la rue a assisté à la démolition de la maison. Tout le monde a partagé de près ou de loin les ennuis des Latouche. Les riverains ne souhaitent pas vivre le même cauchemar que la famille Latouche.