La base aérienne de Chaumont-Semoutiers (Haute-Marne) est occupée par le 61e régiment d'artillerie. Elle accueille depuis le mois de juillet une école des drones destinée au renseignement de l'Armée de terre. Son inauguration par la Première ministre a lieu ce jeudi 26 octobre.
Une nouvelle école a vu le jour en juillet 2023, au sein de la base de Chaumont-Semoutiers. Elle accueille le 61e régiment d'artillerie, qui depuis plusieurs années assurait une formation à l'usage du drone dans le renseignement militaire. Cet été, une entité spécifique, une véritable école des drones, a été créée.
C'est cette école que la Première ministre Élisabeth Borne, doit inaugurer ce jeudi 26 octobre 2023. France 3 Champagne-Ardenne a posé quelques questions au lieutenant-colonel Jean-Louis Bourgeois, le chef de corps de l'école de drone.
Pourquoi la création de cette école est importante ?
"L’Armée de terre est déjà un acteur majeur dans la troisième dimension par l’emploi de ses hélicoptères et de ses drones. L’arrivée massive de drones dans l’ensemble de ses régiments impose de renforcer les piliers formation et sécurité aéronautique pour garantir la pleine maîtrise de l’emploi opérationnel de ces nouvelles capacités dans un espace aérien dual civilo-militaire règlementé pouvant, sur certains théâtres d’opérations, être plus ou moins contesté."
L’Armée de terre a pour ambition d’être la première armée européenne en emploi de drones.
Lieutenant-colonel Jean-Louis Bourgeois, chef de corps de l'école de drone
"La création de l’école des drones, à la fois pôle d’excellence et d’expertise, permet de poursuivre la montée en puissance du domaine drone au sein de l’Armée de terre qui a pour ambition d’être la première armée européenne en emploi de drones."
Qui peut y étudier ?
"Cette école est principalement ouverte au personnel de l’Armée de terre. Son offre de formation recouvre l’ensemble des capacités drones actuellement mis en œuvre au sein des unités. Cependant, fort de sa renommée croissante, ses formations n’ont cessé de s’exporter à la fois au sein du ministère des Armées mais aussi en interministériel voire en interalliés. De fait, l’école accueille à la fois du personnel civil et militaire. Aucun prérequis aéronautique ou universitaire n’est exigé. Seuls certaines formations de niche exigent des aptitudes médicales et psychotechniques."
Combien de temps dure la formation ?
"Le plus court des stages dure une semaine. La plus longue des formations, composée de plusieurs modules, s’étale sur deux ans pour le système de drone le plus complexe. Ceci tient à la différenciation faite entre une simple qualification secondaire et un emploi principal pour lequel un parcours professionnel complet est décrit." (voir le lieu de formation sur la carte ci-dessous)
Que peut-on y apprendre au juste ?
"L’ingénierie de formation repose sur l’apprentissage simultané de cinq piliers. Ils concourent à la finalité tactique de l’emploi du drone :
- l’environnement aéronautique pour la connaissance de l’ensemble de la réglementation applicable selon le lieu de la mise en œuvre,
- l’environnement interarmes pour assurer la coordination de l’ensemble des intervenants dans la troisième dimension,
- la mise en œuvre technique du drone,
- l’utilisation des optiques,
- et la maintenance plus ou moins complexe selon le système."
Quelle différence existe-t-il entre les drones civils et militaires ?
"Les drones militaires se différencient principalement par un niveau de développement technologique accru. Ceci passe à la fois par une endurance et une allonge plus importantes, une plage d’emploi plus importante dans des conditions plus rustiques, la performance et la diversité des optiques, des fonctionnalités supplémentaires et surtout des liaisons de données durcies."
Sur quels théâtres sont déployés ces drones ?
"Les drones militaires sont adaptés aux théâtres d’engagement où se projette l’Armée de terre [un bon exemple : l'opération Barkhane au Sahel; ndlr]. Le retour d’expérience de leur emploi est très riche d’enseignements et permet justement d’envisager de nouveaux usages et de réorienter le développement des futures capacités."
