Depuis le lundi 29 avril, les voyageurs de Haute-Marne sont confrontés à un mouvement social local du poste d'aiguillage qui entraîne l'annulation des trains passant par la gare de Chaumont. Une situation qui déroute les usagers, contraints de trouver des alternatives au train.
Fatigués, frustrés, lassés. Depuis le lundi 29 avril, les usagers de la SNCF n'ont plus de train en gare de Chaumont. La raison ? Un mouvement social local du poste d'aiguillage. Si la grève est censée être terminée depuis le mardi 30 avril, les trains ne circulent toujours pas et un retour à la normale n'est pas envisagé avant, au mieux, le samedi 4 mai.
Pendant ce temps, les voyageurs sont contraints de trouver des alternatives pour leurs trajets, voire de repousser leurs départs : "Je suis bloqué à Chaumont depuis lundi soir 18 heures. Il n'y a pas de train, pas de bus non plus... Même les bus prévus sont annulés. La SNCF ne propose pas de solution. Je ne sais pas comment j'aurais fait si je travaillais cette semaine. C'est frustrant, c'est long, et surtout silencieux, puisqu'on ne nous donne aucune nouvelle", se plaint un voyageur interviewé par l'équipe de France 3 sur le parvis ce jeudi 2 mai.
"C'est très compliqué, on en a marre"
Une passagère SNCF en gare de Chaumont
Un autre passager, utilisateur réguliers de la ligne Chaumont-Paris, doit cette fois prendre un covoiturage pour Dijon pour ensuite rejoindre la capitale : "Mon voyage est très important. Je ne peux pas ne pas y aller. Je n'ai eu aucune solution proposée par la SNCF. Je suis venu voir ce matin si quelque chose était proposé en gare, mais rien ne m'est proposé".
Pour tous, le mouvement social tombe mal : "J'ai une maladie inflammatoire, je viens de Langres à Chaumont pour une visite médicale, raconte cette passagère. Je suis arrivée à Chaumont il y a dix minutes (via un bus) et je me suis renseignée pour un retour, mais il n'y a aucun retour prévu avant demain matin et on ne m'a proposé aucune alternative. On est sans arrêt impactés par les problèmes de transports SNCF, c'est très compliqué. On en a marre". Pour rentrer, elle a trouvé un bus indépendant de la SNCF, qui mettra deux fois plus de temps à effectuer le trajet.
Un conflit nécessaire d'après les syndicats
Les raisons de ce mouvement social ? "Le manque de reconnaissance de l'entreprise envers ses salariés. Depuis plusieurs mois, les salariés se sentent oubliés, et surtout pas écoutés. Il a fallu passer par un conflit. C'est bien dommage d'attendre un conflit pour qu'enfin la direction se déplace, rencontre les cheminots et constate qu'il y a un mal-être. [...] La Haute-Marne est la grande oubliée du Grand Est", regrette Michel Blanchon, agent d'escale, ancien secrétaire de la CGT des Cheminots de Chalindrey, qui insiste également sur les problèmes très réguliers de la ligne 4 Paris-Troyes-Belfort.
C'est encore aux usagers de payer les pots cassés
Michel Blanchon, ancien secrétaire de la CGT des Cheminots de Chalindrey
"L'entreprise a accepté une grande partie des revendications des collègues. Ce qui est dommage, c'est que depuis mardi midi, les collègues ont bien repris le travail, mais à ce jour, il n'y a toujours aucun train. C'est quand même incompréhensible. Cela relève peut-être d'une incompétence de certains dirigeants, qui laissent pourrir ce conflit. Aujourd'hui, il y a des gens et des agents partout dans la gare, il y a tout pour circuler. Il nous manque juste les circulations ferroviaires que l'entreprise ne met pas à disposition. C'est bien dommage. C'est encore aux usagers de payer les pots cassés", regrette le syndicaliste, estimant qu'il y avait largement le temps de remettre des trains en circulation depuis mardi.
Selon la SNCF, la lenteur de cette reprise s'explique par le fait que la société procède à ce qu'elle appelle "le circuit des voies". Étant donné qu'aucun train n'a circulé depuis plus de 72 heures, il faut procéder à une vérification de l'ensemble des voies avant de redémarrer le trafic : obstacles, signalétique, passages à niveau... Pour compter sur le train à nouveau, il faudra donc attendre ce samedi 4 mai.
Pour suivre l'état du trafic, la SNCF renvoie vers son site.