12 novembre 1970 : Charles de Gaulle s’en est allé avec le peuple français à ses côtés

Le 9 novembre 1970, Charles de Gaulle est victime d’une rupture d’anévrisme. Sa mort est annoncée le lendemain. Trois jours plus tard, il est inhumé au cimetière de Colombey-les-Deux-Eglises, en Haute-Marne, en présence de ses proches et d’une foule d’anonymes.

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12 novembre 1970, les couleurs chaudes et le vent d'automne accompagnent le général De Gaulle vers sa dernière demeure. Trois jours plus tôt, dans son bureau de la Boisserie, où il écrivait la suite de ses mémoires, il est victime d’un malaise. Charles de Gaulle décède quelques minutes plus tard, victime d’une rupture d’anévrisme.

La Boisserie, il s’y est retiré définitivement après sa démission en avril 1969. Charles de Gaulle, alors président de la République, trouve refuge dans cette maison de Colombey-les-deux-Eglises en Haute-Marne. Une demeure où il est installé, avec sa famille depuis 1946. Un village où il a décidé d’être enterré, aux côtés de sa fille Anne.
 

40 000 à Colombey

"La mort de De Gaulle, laisse la France veuve. C’est l'occasion de prendre la mesure du rôle qu'il a joué dans l'histoire de France, ainsi que dans l'histoire de l'Europe et du monde. Promettons à la France de n'être pas indignes des leçons qui nous ont été dispensées, et que, dans l'âme nationale, De Gaulle vive éternellement". C’est par ses mots que le président de la République Georges Pompidou annonçait le décès du général. Quelques jours plus tard, le 9 novembre 1970, deux cérémonies se déroulent en même temps. L’une à Colombey-les-Deux-Eglises et l’autre à Paris. Le général a laissé des instructions. Dans son testament rédigé bien plus tôt en 1952, il écrit :
 

Je veux être enterré à Colombey. À mes obsèques, ni présidents, ni ministres, ni n’importe quels autres représentants de quelconque assemblée. Seules les armées françaises, mais par une participation très modeste... Et les Compagnons de la Libération sont autorisés à assister. Sur ma tombe : Charles de Gaulle, 1890 -... Rien d’autre. ​​​​

Charles de Gaulle


"Je déclare refuser d'avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu'elle soit française ou étrangère. Si l'une quelconque m'était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés".
Il voulait des obsèques soient sobres. Ils le furent dans son village de Colombey-les-Deux-Eglises. Porté par un blindé de reconnaissance, son cercueil quitte la Boisserie bientôt entouré par des milliers de personnes anonymes. Si le général ne voulait pas des grands de ce monde, il n’a pu empêcher l’arrivée en masse de cette famille du peuple venu lui rendre ce dernier hommage.
L'église du village est bien sûr trop petite, et aux côtés de sa famille, 40.000 personnes en provenance de toute la France se recueillent dans un silence impressionnant.
 

Huit trains, au départ de Paris, avaient été affrétés et sur ce chemin qui les mène en Haute-Marne, les passagers se retrouvent pour évoquer de Gaulle... Ils ne se connaissent pas mais partagent une émotion immense. Habillée de noire, une mantille de dentelle sur la tête, cette femme pleure. "Il était si bon, dit-elle, si brave. Qu’est-ce qu’il n’a pas fait pour nous". "De Gaulle, pour moi, c’est un symbole, dit encore cette passagère du train. C’est un grand homme et jusqu’à la fin de mes jours, on le vénérera, mes enfants le vénéreront et dans l’histoire il laissera sa place". Plus loin, seul, cet homme avec sur la tête son képi de garde champêtre a les yeux rougis de fatigue et de tristesse. "C’est une grosse peine… Une grosse peine" dit-il.

Charles de Gaulle souhaitait aussi avoir à ses côtés ces compagnons, ceux de la libération. 400 venus du monde entier, Bangkok, Djibouti, Kenya notamment, ont répondu à cette dernière volonté. "Tout d’abord, elle m’a bouleversée parce qu’elle atteste une telle fidélité et un tel sens de la fraternité que j’en ai été bouleversé", explique très ému ce compagnon de la libération.
 


A Paris, Notre Dame célèbre le général


Ce 12 novembre 1970 est une journée de deuil national en France. Tout est au ralenti, les commerces fermés et des milliers de Français sont dans les rues de Paris. Pour l'homme de l'appel du 18 juin, pour le résistant devenu président de la République, la France entière est à l'arrêt. La cathédrale Notre Dame accueille les grands de ce monde, chefs d’état, rois, ils sont tous là pour une cérémonie en hommage à celui qui a marqué l’histoire du Monde.
Plus sobrement, comme il le souhaitait, à Colombey-les-Deux-Eglises, 12 jeunes du village emmènent Charles de Gaulle vers sa dernière demeure.
La nuit est tombée sur le cimetière de Colombey. Ce 12 novembre 1970, les Français ont beaucoup de mal à quitter "Le Grand Charles".
 
 
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