La Route Nationale 67, qui relie Semoutiers à Saint-Dizier, deviendra une route départementale au 1er janvier 2024. L’axe sera rénové et repassera à 90 km/h.
C’est un axe majeur de 104 kilomètres qui relie Saint-Dizier à Semoutiers, en passant par Chaumont. Au 1er janvier 2024, la Route Nationale 67 deviendra la responsabilité du Conseil départemental de Haute-Marne.
"Nous sommes en discussion avec le gouvernement depuis plusieurs mois, indique Nicolas Lacroix, président du Département. Il y a quelques heures, j’ai échangé avec Clément Beaune, le ministre des transports, pour lui confirmer notre volonté de récupérer la RN67."
Suite à la loi du 21 février 2022 pour la simplification de l’action publique locale, les régions, les départements et les métropoles peuvent demander le transfert des routes nationales. Si la mesure est boudée par la plupart des collectivités, le département de la Haute-Marne s’est rapidement positionner sur le dossier de la RN67.
"Cette route, c’est la colonne vertébrale de la Haute-Marne, affirme Paul Fournié, vice-président du département délégué aux infrastructures routières. Mais quand on regarde son état actuel et le nombre d’accidents chaque année, c’était notre devoir de nous emparer du problème. Bien sûr, il fallait qu’on ait les moyens de nos ambitions."
Plus de 5 millions d’euros de compensation
Il n’était pas question pour le Département de récupérer la RN67 sans moyens financiers et humains conséquents. "En compensation de ce transfert, l’Etat va nous verser entre 3,9 et 4,3 millions d’euros, indique Nicolas Lacroix. A cela s’ajoute 1,4 millions d’euros pour la masse salariale. En effet, des agents de l’Etat vont rejoindre les rangs du Département. Cela représente 28 équivalents temps-plein, qui seront au service de nos routes à partir de janvier 2025."
Autre bonne nouvelle pour la RN67, l’Etat a confirmé que des travaux importants auraient lieu avant le transfert. "Cela concerne le tronçon entre Chaumont et le rond-point de Semoutiers, à la sortie de l’autoroute A5, explique le président du Département. Sur cette portion de route très empruntée, l’axe central est presque effacé. Et par endroit, c’est à peine carrossable ! J’avais même écrit au ministre pour que l’Etat intervienne. Ça sera chose faite en 2023 ! »
Le retour des 90km/h
Début 2020, la Haute-Marne faisait partie des premiers départements de France à repasser ses routes à 90km/h. La RN67, qui deviendra à son tour une route départementale, ne fera pas exception. "C’était absurde d’avoir un réseau de routes départementales où l’on peut rouler à 90km/h, puis cet axe structurant qui traverse la Haute-Marne bloqué à 80km/h."
Réduire les accidents
"On doit se le dire, l’Etat entretenait mal cette route nationale, confie Nicolas Lacroix. Chaque année, il y a plusieurs accidents mortels sur la RN67. Les secteurs préoccupants, comme celui de Roches-sur-Marne, la traversée de Provenchères ou encore le carrefour de Brottes, seront traités en priorité. On ne veut pas faire ce que faisait l’Etat. Ce qu’on veut, c’est entretenir et sécuriser cette route pour en faire un modèle. Entre nous, on n’aura pas vraiment de mal à l’améliorer."
D’autres routes concernées dans le Grand-Est ?
Dans la grande région, plusieurs départements, dont l’Aube, s’étaient positionnés pour récupérer des routes nationales. "Finalement, tous ont fait machine arrière, indique Nicolas Lacroix. Il ne reste que la Moselle qui devrait obtenir la RN431."
Avec 104 kilomètres de route, la Haute-Marne fera partie des départements avec le plus gros transfert au niveau national. La liste définitive doit tomber avant le 10 janvier.
Durant les échanges, il a aussi été question pour la Haute-Marne de récupérer une partie de la RN19, dans le sud du département. Le projet sera finalement annulé face à quelques réserves des élus. Une décision loin d’être définitive pour Nicolas Lacroix. "Il n’est pas exclu que dans 10 ou 15 ans, si l’occasion se présente, nous nous penchions à nouveau sur le transfert de la RN19."