Ce lundi 28 octobre 2019, sept membres des associations réunies contre le projet de blanchisserie nucléaire de Suzannecourt en Haute-Marne ont été reçus à la préfecture de Chaumont pour exposer leurs doléances. Une entrevue qui ne leur a pas apporté les réponses qu’ils espéraient.
L'installation possible d'une blanchisserie de linge radioactifs à Suzannecourt, près de Joinville en Haute-Marne ne passe toujours pas auprès d'une partie de certains habitants. Ils s'inquiètent des éventuels rejets d'eaux contaminées directement dans la Marne, à 30 kilomètres du lac du Der. Ce lundi 28 octobre, la préfète de Haute-Marne a reçu des membres de plusieurs associations qui s'opposent au projet.
"L’entrevue avec la préfète de Haute-Marne ne s’est pas mal passée. Elle a pris le temps de nous écouter et nous a laissé exposer nos arguments. Elle a été très bienveillante. Mais elle n’a pas répondu à nos questions", explique Michèle Labouille de l’association Belles Forêts sur Marne. "A chaque point que nous avons évoqué, elle nous renvoyait à l’enquête publique qui va être menée à Suzannecourt. Elle s’en est tenue à ça".
"Au fur et à mesure de la discussion, deux grandes questions se sont imposées à nous. La première concerne la qualité de l’air rejeté et la seconde le bâtiment annexe de décontamination des containers où seront stockés les tenues à laver. Ces deux éléments, d’après ce que nous a dit la préfète, ne sont pas intégrés à l’enquête publique", s’insurge la militante.
"Lorsque nous avons compris ça, certains d’entre nous ont voulu quitter la salle. Il est important selon nous que tout soit mis en discussion dans l’enquête publique. Les études sur la qualité de l’air sont importantes ! Et savoir comment va fonctionner le hall de décontamination concrètement et son impact sur Suzannecourt et les alentours également !" rajoute-t-elle.
Une mobilisation constante
Les associations n’ont pas souhaité réagir tout de suite après cette entrevue. Ils ont d’abord voulu vérifier certains éléments du rapport de la mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) : "Nous nous sommes demandés à l’issue de l’entrevue si l’annexe de décontamination était bien prévue au projet. Nous ne pensons pas qu’Unitech, l’entreprise à l’origine du projet, ait abandonné l’idée de créer un tel bâtiment. Nous sommes un peu confus. Soit, cette question n’a pas été posée dans l’enquête publique, car le projet de bâtiment n’existe plus. Soit, il y a anguille sous roche."De cette entrevue avec la préfète de la Haute-Marne, les opposants au projet de laverie nucléaire de Suzannecourt sont donc ressortis mitigés et continueront de se mobiliser tant qu’ils n’auront pas de réponse à leur question.