Podcast. Hervé Pauchon tend le micro aux habitants de la "diagonale du vide"

L'ancien chroniqueur de France Inter s'est lancé fin mars dans une traversée de la France en marchant. Parti des Ardennes, il a prévu de rejoindre les Landes en arpentant la "diagonale du vide" et en allant à la rencontre de ceux qui croisent sa route. Il se trouve en ce moment en Haute-Marne.

"Qu'est-ce qui vous rend heureux ?" C'est avec cette question en tête que le journaliste Hervé Pauchon a décidé de prendre la route fin mars depuis Givet dans les Ardennes. L'objectif est de rejoindre Messanges, dans les Landes, après plusieurs semaines de marche à travers la France. Le tout en multipliant les rencontres.

L'ancien chroniqueur de France Inter, qui a animé jusqu'en 2019 Un temps de Pauchon, n'est pas resté bien longtemps éloigné d'un micro. L'an dernier, il avait déjà choisi de traverser une bonne partie du pays en suivant le chemin de Compostelle, et en allant à la rencontre des pèlerins, mais pas seulement. Il posait la même question à ceux qu'il croisait : "Quel est votre but ?" Son périple était raconté au jour le jour dans un podcast, De Saint-Jacques à Compostelle.

Un million d'écoutes plus tard, Hervé Pauchon a toujours soif de rencontres et a choisi cette fois-ci la "diagonale du vide", terme qui désigne une large bande du territoire métropolitain qui va du nord-est de la France au sud-ouest et où la densité de population est plus faible qu'ailleurs dans le pays.

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"Je conçois que certains puissent trouver le terme péjoratif, mais je trouve ça poétique. Avec la Covid, on s'est rendus compte que beaucoup de gens avaient besoin d'espace et recherchaient un peu autre chose", nous explique-t-il depuis la Haute-Marne, où il vient de quitter Joinville ce 3 avril 2023.

J'ai toujours été fasciné par ce qu'on appelait la "diagonale du vide". J'aime bien sortir des sentiers trop fréquentés.

Hervé Pauchon

Chaque jour, le journaliste marche entre 5 et 6 heures et interroge ceux qui croisent sa route. Il s'attelle ensuite au montage des sons enregistrés au fil de sa journée. Le tout forme un épisode de podcast d'une petite demi-heure publié le lendemain à 6h du matin.

"L'audio permet d'aller dans une intimité totale"

En une question, ses témoins se livrent plus ou moins intimement sur leur vie et leurs joies. "C'est une question ouverte qui permet aux gens de raconter. Mon but, c'est d'essayer de recueillir les histoires des uns et des autres en partant de cette question-là. J'essaye de voir le positif dans la vie", confie-t-il.

Le journaliste apprécie la liberté que permet le format audio. "Par rapport à l'image, l'audio permet d'aller dans une intimité totale et avec beaucoup de pudeur". Le podcast lui permet aussi de se dégager des contraintes de durée qu'il devait respecter à la radio. "J'avais en général entre 5 et 10 minutes de temps d'antenne." Là, s'il estime que la matière qu'il a emmagasinée le mérite, il peut se permettre de faire des épisodes plus longs.

Il a tout de même cédé un peu de terrain à l'image, en partageant quelques clichés de son parcours sur Instagram, sur les conseils de ses enfants. Un moyen de toucher différemment les auditeurs et de faire découvrir son travail.

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Hervé Pauchon évite les chambres d'hôtel et dort chez l'habitant. Certaines fois, il a pu tout prévoir avant d'arriver. Des auditeurs qui habitent sur sa route lui proposent aussi de l'héberger. D'autres fois, il lui faut improviser. "Demain, je vais aller à Colombey-les-Deux-Églises. Et je ne sais pas encore où je vais dormir. Peut-être que je vais arriver sans avoir de point de chute".

"C'est cette répétition de rencontres qui me rend heureux"

Hervé Pauchon a prévu de boucler d'une traite sa traversée. "J'aime bien cette notion de cheminement sur la durée. Je l'ai vécu déjà en faisant Compostelle, le but c'est de me sortir de ma zone de confort. Mon but, c'est de raconter une continuité, pas des pointillés."

"Depuis que je suis parti de Givet, j'ai partagé des moments extraordinaires. Que ce soit avec Delphine qui est maraîchère à Pouilly-sur-Meuse, ou avec Philippe qui est arboriculteur à Cousances-les-Forges." Nul doute que la liste des prénoms va s'allonger et les belles tranches de vie à raconter vont s'additionner d'ici à l'arrivée dans les Landes prévue dans la deuxième quinzaine de mai.

Nous n'avons pas résisté à lui retourner sa question rituelle. Qu'est-ce qui le rend heureux ? "Ce qui me rend heureux, c'est ce que je fais. La liberté de pouvoir marcher dans la nature, de faire des rencontres et de partager des émotions avec beaucoup."

"Il y a des moments plus ou moins longs, mais c'est cette répétition d'émotions, de rencontres, qui me rend heureux. Et aussi de voir qu'il y a autant de gens qui m'écrivent pour me dire que ça leur fait du bien. Ça donne un sens à mon travail !"


Pour suivre le périple d'Hervé Pauchon, son podcast est disponible sur les principales plateformes et sur son site. Un épisode est publié chaque jour à 6h du matin.

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