L'amiral Philippe de Gaulle est mort à 102 ans : voici les anecdotes à connaître sur le fils du Général

Philippe de Gaulle, le fils du Général de Gaulle, est mort à l'hôpital des Invalides, à Paris, le mercredi 13 mars. Ancien Résistant, il a été amiral et sénateur, et entretenait le souvenir de son père et du gaullisme lors des cérémonies annuelles.

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Il était le dernier de la fratrie. Philippe de Gaulle, fils du Général de Gaulle, est mort à l'hôpital des Invalides de Paris, ce mercredi 13 mars, à l'âge respectable de 102 ans.

Engagé dans la Résistance avant même son père, amiral éminent au sein de la marine française, il a également été sénateur de Paris pendant 17 années. Ressemblant beaucoup à son père, tant physiquement que moralement, c'est une personnalité particulièrement marquante de l'histoire de France du XXe siècle. 

Il ne vivait pas à Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne), où la famille possédait un domaine (La Boisserie, possédée par Philippe de Gaulle et dont on ne connaît pas encore les modalités de sa transmission, notait Le Monde). Dans ce village se trouve aujourd'hui le seul stade De Gaulle du pays ainsi qu'un grand mémorial, dont le drapeau français restera en berne jusqu'aux obsèques. Mais l'amiral s'y rendait toutefois à l'occasion des cérémonies perpétrant le souvenir de son père, et du courant politique qu'il a laissé en héritage : le gaullisme. 

Jacques Chirac, involontairement snobé

Le maire (sans étiquette) de Colombey-les-Deux-Églises depuis 2008, Pascal Babouot, a entretenu une correspondance épistolaire "courtoise et très discrète" avec lui, et pu le rencontrer à plusieurs reprises. "Il ne venait pas très souvent." Sollicité par France 3 Champagne-Ardenne (et par bien d'autres médias...), il livre deux anecdotes particulièrement savoureuses. La première remonte à l'importante médiatisation de la publication en 2003 de ses mémoires, De Gaulle, mon père

"Jacques Chirac est venu à Colombey. il était accompagné de Philippe de Gaulle, qui venait de publier ses mémoires. Ça a été un grand moment. Et situation assez cocasse : le public était présent autour de la tombe du Général de Gaulle, et s'est rué sur l'amiral Philippe de Gaulle, et non pas sur le président de la République. Afin de lui faire dédicacer ses ouvrages. C'était tout de même surprenant : on parle du président de la République, auquel d'ordinaire on réserve le plus d'égards. Mais ce jour-là, c'était pour l'amiral." (voir la localisation du village sur la carte ci-dessous)

Un autre moment à retenir s'est produit en juin 2014, toujours à Colombey, à la mort d'Henriette de Gaulle, son épouse. "C'était une séquence particulière, car il a voulu une cérémonie très discrète, avec une présence de la presse pas trop importante. Ses quatre fils étaient répartis autour de la sépulture. On reste sur des rapports discrets et très respectueux. Bien sûr, il représentait régulièrement la famille lors des cérémonies du 9 novembre." La date anniversaire de la mort du Général, à laquelle un cortège de politiques plus ou moins sincères vient défiler devant la tombe. N'est pas De Gaulle qui veut, même s'agissant du président

Il reposera près de son père

Puisque l'on mentionne le petit cimetière accolé à l'église de Colombey, il faut savoir qu'il s'agira de la dernière demeure de Philippe de Gaulle. Charles et Yvonne (son épouse, née Vendroux) reposent dans le même caveau, au côté de leur fille, la petite Anne, une enfant trisomique morte à 20 ans. 

À côté de cette tombe, l'autre fille du Général, Élisabeth (de Boissieu, née De Gaulle) est enterrée avec son époux Alain de Boissieu, gendre de De Gaulle dont il était très proche et à qui il a sauvé la vie lors de l'attentat du Petit-Clamart. "Juste en face de cette tombe, on trouve celle de son épouse." C'est au côté de celle-ci (Henriette de Gaulle, née de Montalembert de Cers) que sera enterré Philippe de Gaulle, conformément à ses dispositions testamentaires. "L'un de ses quatre fils, Yves de Gaulle, souhaite aussi y être enterré plus tard : il a préparé sa sépulture juste à côté." 

Les tenants et aboutissants de la cérémonie au cimetière, qu'elle implique l'Élysée ou la préfecture, ne sont pas encore connus. "Pour l'instant, je n'ai eu aucun échange avec la famille." On ne sait même pas où aura lieu la messe. Les détails seront bientôt connus. 

Pluie de réactions et d'hommages

Outre le pavillon national du mémorial De Gaulle mis en berne, son président (LR), Nicolas Lacroix (qui préside aussi le département de la Haute-Marne), a tenu à saluer la mémoire d'"un homme profondément engagé pour la France. Notre pays perd l’un de ses grands défenseurs. Le gaullisme perd l’un de ses plus grands ambassadeurs. Pour sa mémoire, pour celle de son père et de leurs proches, l’héritage gaulliste et ses valeurs continueront d’être transmises au mémorial Charles de Gaulle."

Sur les réseaux sociaux, le maire (Horizons) de Reims, Arnaud Robinet, a rendu hommage à un homme "qui aura fait du service de la France l’engagement de sa vie. Un immense Français dont le sens du devoir n’avait d’égal que l’élégance et la modestie." De son côté, Franck Leroy, président (DVD) du Grand Est a fait part de sa "tristesse" après la disparition de l'amiral, qui "portait haut les valeurs et l’héritage de son père. La France perd un grand homme".

Quant à Pierre Cordier, député (LR) des Ardennes, il cite en exemple Philippe de Gaulle, appelant "la jeunesse" à s'inspirer de son "parcours exemplaire" de Résistant, marin et sénateur.  

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