Hommage à de Gaulle : le maire de Colombey-les-Deux-Eglises face à la présence croissante du Rassemblement national

Le Général de Gaulle est mort en 1970. Ce mercredi 9 novembre, on commémore le 52e anniversaire de sa disparition à la suite d'une rupture d'anévrisme. La part croissante d'hommages venant du Rassemblement national (RN, ex-FN), est commentée par le maire de Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne), Pascal Babouot.

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Nous sommes le 9 novembre 1970. Charles de Gaulle, fondateur de la cinquième République, vient de mourir d'une rupture d'anévrisme. C'est une personnalité majeure de l'histoire de France qui va être enterrée à Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne), son village de coeur. 

Au regard de l'importance du Général, mort il y a 52 ans ce mercredi, les politiques de tous bords, "tous gaullistes", continuent de venir rendre hommage. L'un de ces bords, c'est l'extrême droite, incarnée par le Rassemblement national (RN, ex-FN). Pascal Babouot est le maire (ex-adhérent LR, aujourd'hui divers droite ou sans étiquette selon le média qui le présente). L'édile de ce village peuplé de 350 âmes explique à France 3 Champagne-Ardenne qu'il "fait avec".

"Cette cérémonie s'inscrit dans la tradition du souvenir et de la mémoire, qu'on prolonge avec cette date anniversaire du 9 novembre. Ça fait 52 ans que Charles de Gaulle est décédé, ici à Colombey. C'est la tradition de voir ce recueillement sur sa tombe. Ces personnalités sont envoyées soit par l'État, soit par différents partis."

Tout le monde aime de Gaulle, même ceux qui ne l'aimaient pas

"On y est habitué, aujourd'hui, de Gaulle faisant quasiment l'unanimité. Tout le monde se revendique de lui. Je ne suis pas surpris de voir autant de personnalités venir se recueillir sur sa tombe aujourd'hui. On peut taxer ces gens-là de récupération à quelques semaines des élections, mais là, on est vraiment sur le devoir de mémoire, le souvenir." 

"Colombey n'échappe pas à la règle, l'Assemblée nationale non plus. Les élections sont passées par là il y a quelques mois. Que ce soit [la] présidentielle ou [les] législatives. Aujourd'hui, nous avons des élus qui sont issus du peuple. Je respecte la démocratie, donc je fais avec. Il est vrai qu'on retrouve aujourd'hui sur la tombe des partis qu'on n'aurait jamais pu imaginer représentés ici. Parce qu'il y a quand même des gènes antigaullistes qui datent d'une cinquantaine d'années. Il ne faut pas oublier l'histoire non plus."

Il y a quand même des gènes antigaullistes qui datent d'une cinquantaine d'années. Il ne faut pas oublier l'histoire non plus.

Pascal Babouot, maire de Colombey-les-Deux-Églises

"Pour autant, je les accepte : la démocratie a joué, les gens se sont exprimé. Il faut le respecter. On peut peut-être se dire aussi que les gens d'aujourd'hui ne sont pas ceux  qui étaient porte-paroles de ces partis il y a 50 ans. Il faut espérer qu'au moins par respect pour le Général, ceux qui avaient cette haine de l'époque ne soient pas présents aujourd'hui. Je ne pensais pas que je serais un jour au côté des partis extrémistes pour déposer des gerbes. Quand je dis extrémistes, je ne parle pas des 'extrêmes extrêmes', mais que ce soit [la] gauche écologiste fort marquée ou [la] droite très, très marquée, on a quand même sur cette tombe le reflet de notre société."  (voir la commune localisée sur la carte ci-dessous)



Il convient de rappeler que ce qui était à l'époque le Front national a été fondé par une poignée d'hommes plus ou moins sulfureux (collaborateurs ou partisans de l'OAS pour ne citer que ça). La même OAS (Organisation de l'armée secrète) qui commandita l'attentat ayant failli coûter la vie à Charles de Gaulle en 1962, ironie de l'histoire. Figure de la résistance, Georges Bidault est souvent cité comme ayant participé à la naissance du parti, mais en oubliant  tout aussi souvent qu'il est parti aussi vite qu'il est arrivé.

Aujourd'hui, le Rassemblement national (il a pris ce nom en 2018 pour paraître plus respectable) est considéré comme un des grands gagnants des élections législatives de 2022. Il a envoyé 89 de ses membres sur les bancs de l'Assemblée nationale, devenant le premier parti d'opposition. En revanche, la mouvance d'extrême-droite est dépassée par la Nouvelle union populaire, écologique, et sociale (Nupes). Cette coalition, qui va de la gauche radicale au centre-gauche en passant par les écologistes), aligne 150 député(e)s. Qui constituent donc, de facto, la première opposition au gouvernement. 

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