Ce vendredi 21 juin, Mundiya Kepanga, chef de la tribu des Hulis en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a rencontré des élèves de l'école de Provenchères-sur-Meuse (Haute-Marne), en pleine forêt. L'occasion de leur transmettre l'écoute de la nature et la préservation de la biodiversité.
C'est une personnalité comme on en reçoit rarement dans un village de Haute-Marne. Est-ce un pape, une reine, un président de la République ? Non, mais c'est tout de même une sommité : un chef papou.
Mundiya Kepanga, c'est son nom, est le chef de la tribu des Hulis, située dans la province centrale et très boisée de Hela, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Une contrée distante de 14 000 "petits" kilomètres du département.
Ce vendredi 21 juin 2024, une visite attendue de longue date a eu lieu. Elle s'est tenue en marge de l'initiative "Dans 1 000 communes, la forêt fait école" menée par la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR).
Romary Didier est le maire de Val-de-Meuse. Il a expliqué à France 3 Champagne-Ardenne que "les trois maîtresses de l'école de Provenchères-sur-Meuse, sur le territoire de la commune, ont adhéré au projet des Communes forestières [FNCOFOR; ndlr], un groupement des collectivités qui ont des forêts."
"Ça consistait à se rendre avec la classe dans la forêt de Provenchères-sur-Meuse, régulièrement au cours de l'année, pour parler des arbres et de la biodiversité. Et la visite du chef papou s'est greffée par-dessus." (voir sur la carte ci-dessous)
"Ce chef papou a été contacté, pour savoir si ça l'intéresserait de participer. Il a accepté." Et c'est une véritable histoire de famille. "En fait, ma belle-soeur est professeure de français en Saône-et-Loire [Bourgogne; ndlr]. Elle a fait venir ce chef papou dans son collège il y a un an. Et comme mon épouse est directrice de l'école de Provenchères... C'est comme ça qu'elle a eu le numéro." Ceci entraîne cela.
Une formidable histoire de transmission
Mundiya Kepanga était présent en France depuis quatre mois. Il se déplace avec Marc Dozier, son traducteur, "C'est un journaliste de Dijon qui le connaît depuis une quinzaine d'années. Il est allé faire un reportage sur sa tribu, et ils se sont connus ainsi : il a appris sa langue, etc."
"Les élèves de la maternelle au CM2 ont fait des chansons sur la forêt, ont regardé des vidéos sur la forêt de ce chef en Papouasie." Un grand papier-peint représentant un planisphère avait été affiché exprès dans le hall de l'école pour la visite de Mundiya Kepanga, personnalisé avec des autocollants par les enfants. "Il leur a raconté ses expériences dans la forêt primaire, les animaux qu'il y a là-bas. Et leur a enseigné qu'ils doivent protéger la forêt."
"Il voulait faire passer un message, il a insisté sur le fait qu'ils devaient être formés dès leur plus jeune âge sur la préservation de la forêt et qu'il fallait bien écouter leurs professeurs à ce sujet. Les conseils qu'il leur donnait, il expliquait qu'il faudrait qu'ils les donnent à leur tour à leurs enfants. Il était vraiment très attachant." Un joli moment d'échange et d'apprentissage, en somme.
Jusqu'ici, il y avait eu quelques ministres de passage, mais c'était tout. Pourtant, la commune gagne à être connue, puisqu'y sont nés les frères Ernest Flammarion (la célèbre maison d'édition) et Camille Flammarion (l'astronome). Un projet de planétarium en forme d'héliodome, pour observer les étoiles (on vous en dit plus à l'occasion des Perséides), est d'ailleurs envisagé. C'est coûteux, mais il a reçu une dotation financière via un premier prix des "idées inspirées", remis par le département.