Ahmed Salem avait été placé en rétention administrative à Metz, après une audition à la gendarmerie de Langres. L'entraîneur du club de football de Langres devait être expulsé vers la Centrafrique, ce mardi 16 mai. Il a été emmené à l'aéroport de Roissy, près de Paris. Coup de théâtre : il a été libéré, juste avant d'embarquer dans l'avion.
Joie inespérée au CO Langres. Le club de football de cette commune de Haute-Marne s'est à peine remis du choc, qu'il apprend cette bonne nouvelle. Ce 16 mai, un de ses entraîneurs devait être renvoyé dans son pays d'origine.
Une expulsion qui fait suite à une obligation de quitter le territoire français, délivrée par la préfète de Haute-Marne. Ahmed Salem, 25 ans, est finalement sur le chemin du retour à Langres. L'expulsion a été stoppée, après son refus de monter à bord de l'avion. Il devait être placé dans l'aéronef qui partait vers Bangui (Centrafrique).
Dans la commune, son entourage et ses soutiens sont heureux. Ils s'étaient mobilisés la veille de ce départ, et ne s'attendaient pas à ce retournement de situation.
Vers une régularisation possible
"On est heureux et soulagés. Côté émotions, on est comme sur des montagnes russes. C'est inexplicable, parce qu'on pensait que la mobilisation n'allait pas servir à grand-chose", s'enthousiasme Gilberto Fonseca. Le président du CO Langres ne cache pas sa joie. Désormais, il s'attache à prévoir la suite, après cette journée à rebondissements.
"On a déjà pris rendez-vous avec une avocate spécialisée en immigration et dans le droit d'asile, à Dijon. Le but est d'obtenir la régularisation d'Ahmed, d'autant que la mairie de Langres a proposé un contrat de travail d'un an. Je lui ai fait aussi une promesse d'embauche, au sein de notre club", ajoute le dirigeant sportif.
Retour au club
Le club attend son retour de pied ferme, à l'image de Marouane Jeihimi. L'employé du club de football de Langres est ému : "On l'attend avec tout le monde, pour 19 heures, au club-house. Il est de retour parmi nous, il faut maintenant faire au mieux pour que cela ne se reproduise pas."
Il ne pensait pas revoir son collègue. Le membre du club est admiratif d'Ahmed : "À Roissy, on lui a demandé trois ou quatre fois, s'il acceptait l'obligation de quitter le territoire. Il a refusé. Tout comme il avait refusé de signer un papier à la gendarmerie de Langres, et bien lui en a pris."
En attendant les rendez-vous en vue d'une régularisation, le jeune homme de 25 ans espère reprendre au plus vite, les entraînements au club.