Deux hommes arrêtés dimanche et soupçonnés d'avoir apporté une aide logistique à Sid Ahmed Ghlam dans son projet d'attentat avorté en avril à Villejuif, ont été déférés dans la nuit de mercredi à jeudi pour une éventuelle mise en examen, a-t-on appris de source judiciaire.
Ce jeune homme a grandit dans le quartier du Vert-Bois à Saint-Dizier où il revenait très régulièrement. Il fréquentait notamment la mosquée.
Ces deux hommes, âgés de 35 et 38 ans, ont été interpellés dimanche à l'aube, le premier à Limay, le second à Mantes-la-Jolie, deux villes voisines dans les Yvelines où ils résident. Le parquet de Paris requiert leur placement en détention provisoire, a précisé la source judiciaire. Selon une source proche du dossier, ils nient avoir eu connaissance des projets de Sid Ahmed Ghlam. Les enquêteurs ont la conviction que cet étudiant algérien de 24 ans n'a pu agir seul, notamment pour mettre la main sur l'important arsenal qui avait été retrouvé dans son véhicule et dans sa chambre d'étudiant, à Paris : quatre fusils d'assaut kalachnikov, un pistolet, un revolver, des gilets pare-balles et des gilets tactiques, etc.
Le procureur de Paris, François Molins, avait affirmé que Sid Ahmed Ghlam avait reçu des "instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes", après avoir bénéficié "d'une aide qui s'est traduite par des véhicules et de la fourniture d'armement". L'étudiant algérien, mis en examen et écroué depuis le 24 avril, est soupçonné de l'assassinat d'une femme à Villejuif, le 19 avril, et d'un projet d'attentat jihadiste contre au moins une église de cette ville du Val-de-Marne. Il avait lui-même appelé le Samu ce jour-là alors qu'il était blessé par balle.
Fin avril, un premier suspect, un homme de 33 ans, avait été mis en examen et écroué. Son ADN avait été retrouvé dans une voiture volée et garée à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où avait été entreposé au moins une partie de l'arsenal découvert en possession de Sid Ahmed Ghlam lors de son arrestation. Son ADN a aussi été découvert sur un gilet pare-balles en possession de l'étudiant algérien. Lors de sa garde à vue, cet homme, qui nie toute implication dans un projet terroriste, avait déclaré qu'il avait remis le véhicule, une Renault Mégane, ainsi que des gilets pare-balles, à un autre homme à sa demande. Le plus jeune des deux déférés est soupçonné d'être cet homme, tandis que l'autre est soupçonné d'avoir été présent lors de la remise du véhicule, a indiqué une source proche du dossier.
Les deux hommes arrêtés dimanche n'ont pas un profil de grands délinquants, a précisé cette source. Le plus jeune a été condamné en 2013 à du sursis pour recel. Le plus âgé ne porte pas de mention à son casier judiciaire, ajoute la source proche du dossier.