Plus d’un millier de visiteurs franchissent chaque année les portes de "l’Ecole d’Autrefois", reconstituée à Roches-sur-Marne, près de Saint-Dizier (Haute-Marne). Entre découverte et souvenirs, c’est l’occasion notamment d’écrire à la plume.
L’association "L’Ecole d’Autrefois" est née en 2011. Dès qu’ils ont été à la retraite, Agnès et Jim Millot ont profité d’un entrepôt, grand comme deux terrains de tennis, pour y ouvrir un musée consacré à l'école du siècle dernier. Au 66 de la rue Henri Pouilly, à Roches-sur-Marne, sur 500 m2, on peut donc depuis découvrir deux classes d’école primaire. Celle des garçons renvoie aux années 1930. Celle des filles, aux années 60.
L’éducation, Agnès Millot connaît bien. Elle était professeure au collège Saint-Exupéry de Saint-Dizier. Elle y enseignait l’industrie de l’habillement. Son époux, Jim était électricien, mais "j’aimais bien l’école", dit-il.
Des années de brocante
Pour reconstituer les deux classes et y installer des mannequins représentant les écoliers, le couple de passionnés n’a pas ménagé ses efforts. Derrière cette école-musée, il y a 40 ans de brocante.
"On a commencé à collectionner les cartes postales de nos deux villages, explique Jim Millot,"et aussi les photos de classes. On a retrouvé 300 photos, où sont inscrits les noms et prénoms des élèves."
Les deux retraités ont ensuite recherché des pupitres et des cartes pour la classe qui peut accueillir 24 garçons. "On a aussi des planches d’élocution, des affiches Rossignol qui étaient destinées à faire parler les enfants."
« Il y a une ligne, il n’y a qu’à recopier, avec des pleins et des déliés. Cela leur plaît et ils ont droit à un bon point. »
Jim Millot, co-créateur de "l'Ecole d'Autrefois"
Qu’Agnès Millot soit une ancienne enseignante spécialisée dans l’habillement n’a pas été inutile. Elle a retouché pour les petits mannequins les blouses que devaient porter les écoliers à l’époque. Elle a fait des pantalons, des corsages, avec des tissus d’autrefois. Ainsi, en classe, on découvre des élèves portant blouse grise et béret.
Ceux qui viennent visiter "l’Ecole d’Autrefois" peuvent découvrir de nombreux détails. Plus de 240 boîtes de plumes, des encriers, des bons points, des ardoises, rien ne manque pour évoquer l’éducation au temps jadis.
Ecrire à la plume
Ceux qui ne connaissent que les tablettes ou les stylos feutre peuvent s’exercer à l’écriture à la plume. "On les aide", dit Jim Millot. "Il y a une ligne, il n’y a qu’à recopier, avec des pleins et des déliés. Cela leur plaît, et ils ont droit à un bon point."
Ce petit voyage dans le temps ne serait pas complet s’il n’y avait pas de bonnet d’âne qu’on mettait aux mauvais élèves. On y découvre également des bouteilles d’huile de foie de morue, des buvards, toutes sortes de matériels scolaires remis en état. Les collections sont si importantes que l’on peut passer facilement deux heures dans ce musée pas comme les autres.
Des bénévoles s’y relaient pour le faire vivre. A l’accueil, un maître ne manque pas de rapporter quelques anecdotes. Agnès Millot, créatrice de ce musée avec son époux explique. "J’ai du mal à retenir tout ce que mon mari, féru d’histoire, raconte aux visiteurs. Ce musée, on l’a mis en place au fur et à mesure de nos découvertes. On continue à faire les brocantes, mais c’est de plus en plus difficile de dénicher des objets intéressants." "L’Ecole d’Autrefois" se visite le premier dimanche de chaque mois.