Selon nos informations, le leader des gilets jaunes en Haute-Marne et huit autres membres du mouvement ont été mis en examen ce jeudi 28 mars dans l'agglomération de Saint-Dizier pour dégradations aggravées et association de malfaiteurs.
La police enquêtait depuis de longues semaines. Au petit matin de ce mardi 26 mars, plusieurs membres du mouvement des gilets jaunes en Haute-Marne ont été arrêtés et placés en garde à vue. A l'issue de ces gardes à vue, ils ont été mis en examen ce jeudi 28 mars pour "dégradations aggravées et association de malfaiteurs". Une information confirmée par le procureur de la République à Chaumont Frédéric Nahon. Ils ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se fréquenter et de quitter le territoire de la Haute-Marne.
Ce jeudi 28 mars, quatre personnes ont été conduites au palais de justice de Chaumont pour y être entendue par un juge d'instruction. Parmi elles se trouve Ludovic La Paglia, le leader des gilets jaunes de Saint-Dizier et président de l'association les Gilets Jaunes 52. Des proches des suspects sont également présents aux abords du tribunal et attendent d'en savoir plus sur le sort.
Magalie Hollard, qui fait partie de ces personnes interrogées, nie son implication : "Le juge nous a dit qu'on avait fait des actions graves et que nous allions être jugés. J'ai été mise en examen, pour des faits que je n'ai pas fait, que d'autres gens ont fait et qu'on met sur notre dos." Il est reproché à la Bragarde "d'avoir coupé un arbre", "brûlé des pneus", "dégradé des stations-service, la préfecture, les horodateurs et les radars". Elle admet avoir été "sur place pour un truc, mais pas pour le reste". Et de conclure :
Hors de question pour Magalie Hollard de cesser son implication au sein des gilets jaunes."Il y a des gens qui ont été faire des radars, des horodateurs, pompes à essence, du feu sur l'A4… tout ça pour rien… puisqu'on se retrouve là et qu'on va payer je ne sais pas combien d'amende… On voulait marquer le coup, s'en prendre à l'Etat pour finalement se faire avoir. On s'est fait avoir tous seuls."
-Magali Hollard, gilet jaune à Saint-Dizier
"Je n'arrêterai pas le mouvement. Le mouvement est là et il restera, ce n'est pas parce qu'on passe devant un tribunal que cela changera."
-Magali Hollard, gilet jaune à Saint-Dizier
Garde à vue pour dégradations de biens publics
Cette vague d'interpellation est l'aboutissement d'une enquête au long cours, menées depuis plusieurs mois. Elle fait suite à des dégradations de biens publics dans le département haut-marnais, et notamment l'agglomération braguarde. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 28 au 29 décembre 2018 à Saint-Dizier. Des radars, des horodateurs et des stations-service y avaient été dégradés. Surtout, c'est l'incendie d'une benne à pneus qui a retenu l'attention puisque le feu s'était propagé dans un garage à proximité. Les dégâts sur des biens privés et publics sont estimés à plusieurs centaines de milliers d'euros.Ces dégradations porteraient notamment sur plusieurs radars du département et des horodateurs, pour un montant estimé à plusieurs centaines de milliers d'euros selon nos informations.
Un rassemblement de soutien organisé
Rapidement après la révélation de ces gardes à vue, des gilets jaunes du groupe Facebook "Ludovic La Paglia LGJ52", groupe du mouvement en Haute-Marne, ont lancé un appel au rassemblement en soutien aux gilets jaunes arrêtés.
Un point de rendez-vous avait été donné à 17 heures devant l'hôtel de police de Saint-Dizier, où plusieurs gilets jaunes avaient fait le déplacement.