Le Muséum-Aquarium de Nancy (Meurthe-et-Moselle) va bientôt accuellir un tigre dans ses collections. L'animal naturalisé a été saisi par l'Office français de la biodiversité, sur demande du parquet de Chaumont (Haute-Marne).
Un tigre naturalisé va bientôt rejoindre les collections du Muséum-Aquarium de Nancy (Meurthe-et-Moselle). L'animal faisait partie d'un cirque, où il est mort de vieillesse. Un particulier l'a ensuite récupéré pour le naturaliser et a fait appel à un taxidermiste de Haute-Marne.
Ce dernier a sollicité l'autorisation de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). Mais l'absence de traçabilité autour de l'animal a rendu impossible la délivrance de ce feu vert.
L'Office français de la biodiversité (OFB) a été missionné par le parquet de Chaumont (Haute-Marne) pour saisir l'animal. Ce vendredi 15 mars 2024, une convention a été signée avec le Muséum-Aquarium de Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour permettre à l'animal de rejoindre les collections du musée.
Le particulier qui souhaitait faire naturaliser l'animal encourrait en théorie trois ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende. Mais il a accepté sans difficulté de se dessaisir de l'animal au profit du musée et ne sera pas poursuivi.
"C'est un vrai honneur pour nous d'accueillir ce tigre qui va faire partie des collections du Muséum-Aquarium du Grand Nancy", confie Hocine Chabira, vice-président de la collectivité meurthe-et-mosellane, en charge du développement du projet culturel métropolitain, présent à Chaumont ce vendredi.
Le tigre bientôt à Nancy
"On est très centrés sur la Lorraine - sur les espèces sauvages et domestiques - parce qu'on est un musée lorrain, ajoute Lucile Guittienne, la directrice du musée. Mais également sur les espèces qu'on dit emblématiques. Ça peut être le loup, l'ours ou le tigre. Ce sont des espèces qui sont force de symbole et qui vont permettre de raconter beaucoup de choses différentes à notre public".
Le tigre est mentionné dans l'annexe A de la Convention de Washington, ratifiée par la France en 1975, et qui restreint très largement le commerce d'espèces menacées d'extinction. Comme le rappelle l'Office français de la biodiversité sur son site, cette convention confère une protection, à plus de 40 000 espèces sauvages. "Selon l’annexe dans laquelle ces espèces sont inscrites, elles bénéficient d’un degré plus ou moins fort de protection", explique l'OFB.
Le tigre figure dans l'annexe I, celle qui concerne les animaux dont la survie est la plus compromise. Le trafic illégal d'espèces sauvages représente environ 20 milliards de dollars dans le monde. Il est considéré comme l'un des quatre crimes les plus lucratifs, selon Interpol.