Insolite. Bientôt un élevage de 100 dromadaires en Haute-Marne ?

C’est l’histoire d’un passionné de dromadaires qui veut en faire son métier. Edwin Guyot, 21 ans, souhaite se lancer dans l’élevage de camélidés en Haute-Marne. Un pari risqué, mais la détermination de ce jeune homme, originaire de Chaumont, est sans faille.

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Un cheptel d’une centaine de dromadaires, c’est l’objectif d’Edwin Guyot. Toujours à la recherche d’un terrain, il s’imagine installer son élevage dans le bassin de Chaumont, dont il est originaire. À seulement 21 ans, son projet mûrit déjà depuis plusieurs années.

Je suis tombé amoureux de ces animaux.

Edwin Guyot

En 2019, alors qu’il n’a que 16 ans, Edwin visionne un documentaire sur les dromadaires à la télévision. "Je suis tombé amoureux de ces animaux. À tel point que je suis parti faire des études en lien avec l’agriculture. L’objectif à l’époque était déjà d’en faire mon métier." Après un CFA agricole à Besançon, il signe un contrat en alternance dans un élevage de dromadaires dans le Larzac, l'un des rares en France.

À la fin de ses études, en août 2023, Edwin n’a qu’une idée en tête : revenir dans son département d’origine pour ouvrir son élevage de dromadaires en Haute-Marne. "Je recherche autour de Chaumont. Entre 10 et 20 hectares suffiraient. Mais c’est compliqué de trouver quelque chose, car je ne suis pas fils d’agriculteur." Edwin y va étape par étape. La première, ce sera en juin. Il installera ses 3 jeunes dromadaires, dont il est le propriétaire, sur un terrain en location en attendant d’acquérir du foncier. "Mon investissement est estimé entre 500 000 et 1 million d’euros. Du côté des banques, j’ai des promesses. L’une d’entre elles m’a clairement dit qu’elle me suivrait dans mon projet." D’autant plus qu’il souhaite, à terme, recruter du personnel pour s’occuper de ses animaux.

Le dromadaire, un animal plein de vertus

Des dromadaires en Haute-Marne, cela peut prêter à sourire. Mais les vertus de l’animal sont multiples, et Edwin l’a bien compris. Au-delà de la valorisation de la laine, le lait de chamelle est très bénéfique. "Il est naturellement riche en vitamine C, en fer, en manganèse, en potassium et en sodium. Ce lait est aussi très faible en lactose et peut tout à fait convenir aux personnes intolérantes." ll faudra compter une dizaine d’euros le litre de lait. Et Edwin l’assure : "on s’attend à un goût prononcé, mais c’est tout le contraire. C’est très léger." Autre avantage, ce lait peut aussi être utilisé dans les cosmétiques. "C’est un lait très riche pour la peau. En Australie, on l’utilise déjà beaucoup", ajoute-t-il.

L’élevage d’un camélidé va également dans le sens de la transition écologique. "La vache subit le réchauffement climatique, alors qu’un dromadaire n’en a rien à faire qu’il fasse -10 ou 50 degrés. Son organisme est capable de s’adapter à tout type de climats." Au quotidien et à l’entretien, le dromadaire coûte moins cher qu’une vache puisqu’il consomme moins d’eau et mange moins de foin. "Il tombe aussi beaucoup moins malade", renchérit Edwin.

Le tourisme et l’éducation comme objectifs de développement

Une centaine de dromadaires en Haute-Marne, c’est inédit et c’est divertissant, alors leur présence sera aussi l’occasion pour les habitants de les découvrir. Edwin envisage de créer une ferme pédagogique, voire "d’ouvrir un musée pour retracer l’histoire des camélidés, savoir d’où ils viennent et quels sont leurs bienfaits." Il aimerait aussi proposer des balades à dos de dromadaire et des séances de médiation pour personnes en situation de handicap. "Une Camel’Thérapie", s’imagine-t-il en souriant. Bien évidemment, les écoliers haut-marnais seraient invités à venir en apprendre davantage sur l’animal.

Le projet est déjà bien clair dans la tête d’Edwin Guyot, ne reste plus qu’à le concrétiser dès que le terrain sera trouvé. En attendant, le jeune homme continue de suivre sa passion en voyageant. Le mois dernier, il a participé à une compétition de "camel handball" au Qatar. Une sorte de polo, mais avec des dromadaires à la place des chevaux. "Malheureusement nous avons perdu, d’un petit point seulement, dès le premier match face à la Tunisie. Nous, l’équipe de France, sommes vraiment novices."

Le 20 avril à Paris, il sera présent lors d’un défilé de 35 camélidés sous la Tour Eiffel. L’événement est organisé par la Fédération française pour le développement des camélidés en France et en Europe dans le cadre de l’année internationale des camélidés, proclamée par l’Unesco. Et mi-mai, il se rendra au Maroc pour suivre une conférence sur le lait de chamelle. Rien que ça…

Les camélidés

Le dromadaire et le chameau (tout comme le lama, l’alpaga, le guanaco ou la vigogne) sont des mammifères qui disposent de 74 chromosomes. Mais quelle est la différence entre ces deux camélidés ? Aucune, sauf le nombre de bosses qu’ils possèdent, et leur lieu de vie ! Le chameau vit plutôt dans les déserts froids d’Asie et possède deux bosses. Cela lui permet de parcourir de longues distances (jusqu’à 60km par jour) sans avoir à boire ou à se nourrir. Le dromadaire, quant à lui, est visible dans les déserts chauds d’Afrique du Nord, du Sahara ou dans la péninsule arabique. Son unique bosse, composée de 10kg de graisse, lui permet à elle seule de réguler sa température pour ne pas avoir chaud.

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