Les pigeons voyageurs ont joué un rôle réel pendant la première guerre mondiale, transportant souvent au péril de leur vie des messages. Mais ces pigeons auraient pu devenir de véritables espions.
Un apothicaire colombophile et ingénieux
Au tout début du 20ème siècle, Julius Neubronner avait déjà créé un service original de réception d’ordonnances et d’expédition des médicaments entre son officine et un hôpital voisin à l’aide de pigeons voyageurs.
Passionné de photographie, l’apothicaire se lance dans un projet un peu fou : il décide de fixer sous le ventre de ses pigeons au moyen d’un harnais un tout petit appareil photo avec déclenchement automatique de prise de vues toutes les 10 secondes.
Le chemin le plus court vers le colombier
Pour obliger les oiseaux à suivre une trajectoire précise, Neubronner comprend vite que les pigeons prennent le chemin le plus court pour rejoindre le colombier afin d’être débarrassés du poids de l’appareil. Il suffit donc de placer les oiseaux dans l’axe de la zone à photographier en direction du colombier… l’apothicaire conçoit plusieurs modèles d’appareil et dépose plusieurs brevets. Il reçoit même des prix et présente son invention dans de nombreuses foires…
Source archives : Pathé Gaumont
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©France 3
Une idée qui traverse le siècle
Si le ministère de la guerre prussien se déclare intéressé par la méthode, dès le début du conflit, les officiers allemands, eux, sont sceptiques. Julius Neubronner doit alors mettre un terme à ses expériences. Ses pigeons et ses appareils sont réquisitionnés par l’armée impériale.L’idée sera reprise par un horloger suisse dans les années 30, au profit de l’armée helvétique, mais l’usage restera très limité.
Il se raconte aussi que des pigeons photographes auraient repris du service dans les années 70, employés par la CIA, l’agence centrale de renseignement américaine, mais un sujet encore classé Secret Défense.
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