Peu de précipitations automnales, pas encore de coup de froid, les conditions actuelles dérèglent forcément la nature. L'hiver toujours très clément jusqu'ici n'est pas sans incidence pour les agriculteurs.
Les prévisions météo, qui annoncent une poursuite de la douceur les prochaines semaines, n'arrangent pas les affaires des agriculteurs.
Peu de précipitations automnales, pas encore de coup de froid, les conditions actuelles dérèglent forcément la nature. L'hiver toujours très clément jusqu'ici n'est pas sans incidence pour les agriculteurs.
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©France 3 Alsace
Sécheresse et chaleurs frappent les rendements céréaliers (étude)
Sécheresses et vagues de chaleur ont réduit les récoltes céréalières de 10% dans le monde entre 1964 et 2007, avec des pertes encore accrues ces deux dernières décennies et dans les pays industrialisés, selon une étude parue dans la revue Nature. Ces résultats sont publiés alors que ces événements extrêmes sont appelés à s'intensifier sous l'effet du réchauffement climatique, et que la production alimentaire globale devra doubler d'ici 2050 pour nourrir plus de neuf milliards d'humains.Ils "mettent en lumière l'impact important sur l'agriculture de désastres météorologiques extrêmes", soulignent les trois auteurs. Cette étude, présentée comme "la plus complète" menée à ce jour (177 pays et 2.800 événements météorologiques étudiés), souligne aussi "l'urgence avec laquelle le système mondial de production céréalière doit s'adapter, dans un climat changeant". Sur la base des rendements moyens, les auteurs ont étudié les récoltes de 16 céréales, comme le blé, le maïs ou le riz. En 43 ans, 1,2 milliard de tonnes de céréales ont ainsi été perdues sous l'effet de canicules, et 1,8 milliard de tonnes également de céréales en raison de sécheresses.
Les chercheurs, tout en pointant du doigt plusieurs causes possibles, citent une étude précédente selon laquelle une hausse de 1°C de la température moyenne pourrait réduire les rendements de 6 ou 7% dans certaines régions. Par ailleurs, la part des pertes a été deux fois plus importante (20%) aux Etats-Unis, au Canada et en Europe que dans les pays en développement. En raison probablement de la prévalence dans les pays du Nord de monocultures à échelle industrielle. "Par exemple, en Amérique du Nord, cultures et techniques agricoles sont identiques sur de vastes territoires. Si une sécheresse s'abat sur une région, toutes les récoltes seront touchées", souligne Corey Lesk, auteur principal de l'étude.
La température planétaire a gagné près de 1°C par rapport au niveau préindustriel, essentiellement ces 50 dernières années, sous l'effet des gaz à effet de serre émis par l'homme. La communauté internationale s'est fixé pour objectif de rester "bien en-deça de 2°C" lors de la COP21 fin 2015 à Paris.