Accident mortel : du sursis pour un ex-gendarme

Un ancien sous-officier de gendarmerie a été condamné lundi à Strasbourg à 18 mois de prison avec sursis

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Un ancien sous-officier de gendarmerie a été condamné lundi à Strasbourg à 18 mois de prison avec sursis pour avoir provoqué un accident de la circulation ayant fait un mort, et pour avoir tenté de retarder l'arrivée des secours afin de ne pas être soumis à l'alcootest.

Fabrice Margail, qui, depuis les faits, a démissionné de la gendarmerie, a été condamné pour "homicide et blessures involontaires suivi de délit de fuite". Son permis de conduire a été annulé et il devra également s'acquitter de 450 euros d'amende.  Les faits remontent au soir de Noël 2008. Ce soir-là, le gendarme avait percuté par l'arrière un véhicule qui roulait devant lui, sur l'autoroute A4 près de Brumath.

Cette voiture avait fait un tête-à-queue, mais le conducteur s'en était sorti indemne.  Le drame était survenu quelques minutes plus tard, lors d'un sur-accident: un troisième véhicule avait percuté le deuxième. Le conducteur et une passagère avaient été grièvement blessés, tandis qu'une autre passagère, âgée de 86 ans, avait été tuée.

Le major Margail, plutôt que de composer le 17, avait appelé ses collègues du peloton autoroutier de gendarmerie, évoquant un accident seulement matériel et demandant une dépanneuse, tout en précisant que l'intervention des gendarmes n'était pas nécessaire.  Son défenseur, Me Arnaud Friedrich, a expliqué à ce propos qu'au moment de ce coup de fil, son client "n'avait pas connaissance ni conscience qu'il y avait des blessés graves". Il a donc contesté tout délit de fuite.

Lors de l'audience devant le tribunal correctionnel, le 30 janvier dernier, le prévenu a reconnu que le soir des faits il avait eu des doutes sur son taux d'alcoolémie. Ce taux n'a d'ailleurs pas pu être déterminé avec certitude, l'éthylotest ayant été pratiqué sept heures après l'accident.

M. Margail "a usé de sa qualité de gendarme tant pour éviter les témoignages gênants que pour retarder l'arrivée des forces de l'ordre sur les lieux de l'accident", a fustigé l'un des avocats des parties civiles, Me Eric Braun.  "Manifestement, il se préoccupait plus de ce qu'il adviendrait de son véhicule que de l'état de santé des victimes", a-t-il ajouté. AFP

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