La cour d'appel de Dijon s'est prononcée favorablement sur la demande de nouvelles expertises par la famille Villemin.
La chambre de l'instruction de la Cour d'Appel a autorisé mercredi 26 septembre 2012, de nouvelles expertises sur les vêtements et les chaussures, de Grégory Villemin demandées par les parents du garçonnet retrouvé mort dans la Vologne, il y a 28 ans.
Après les résultats infructueux des dernières analyses ADN, notamment sur un timbre
d'une lettre du corbeau et sur la cordelette ayant entravé l'enfant, la famille du petit Grégory avait souhaité, fin août 2012, des analyses complémentaires.
Ils avaient ainsi demandé à la Justice "d'ordonner de nouveaux prélèvements sur une vingtaine de protagonistes de l'affaire", de "comparer les courriers du corbeau à des cahiers saisis" à l'époque, "notamment sur les défauts du papier utilisé", et d'effectuer
de nouvelles expertises sur les vêtements de l'enfant ainsi que des expertises
inédites sur ses chaussures.
Dans son réquisitoire mercredi 12 septembre, le procureur général Jean-Marie Beney avait "soutenu" la demande d'expertises sur les vêtements et les chaussures, mais rejeté les deux autres.
"Des analyses sur l'anorak et le pantalon de Grégory ont déjà été faites, mais il s'agit ici d'utiliser une technique encore plus récente, dite de microdissection, et confiée au laboratoire d'analyses génétiques de Bordeaux. Il s'agit d'analyses ADN complémentaires en utilisant une nouvelle technique permettant de retrouver de toutes petites traces parcellaires", avait précisé le haut magistrat.
Il a par ailleurs justifié sa demande de rejet des autres actes.
"Certains étaient en cours avant même qu'ils ne soient demandés et les autres ne
sont pas pertinents car trop éloignés de l'assassinat de Grégory".
Le 20 octobre 2010, la justice avait ordonné six nouvelles analyses, à la demande
des parents de Grégory, quatre ans, retrouvé noyé pieds et mains liés dans la Vologne (Vosges) le 16 octobre 1984, afin d'aller au bout de ce qui est techniquement possible grâce aux progrès de la science. Mais, cinq d'entre elles, portant sur la recherche d'ADN, n'avaient rien donné.
Restait alors la comparaison des voix du corbeau avec celles de protagonistes
de l'affaire ayant participé à l'époque à des émissions de radio ou de télévision,
des documents conservés à l'Institut National de l'Audiovisuel (INA).
Les appels du ou des corbeaux à la famille Villemin avaient été enregistrés à
l'époque sur des cassettes audio qui ont été numérisées depuis. Ils sont analysés
par les gendarmes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale(IRCGN).
Selon l'avocat des parents Villemin, Me Thierry Moser, la présidente de la chambre
de l'instruction de la cour d'appel de Dijon devrait bientôt prendre une "ordonnance de commission d'expert" sur ces enregistrements.