Quatre heures de troubles mardi 17 janvier, après l'interdiction faite à un détenu d'assister aux obsèques de sa mère.
Le parquet général de Nancy est revenu mercredi sur sa décision d'interdire à un détenu âgé de 20 ans d'assister aux obsèques de sa mère, après les protestations de la famille du jeune homme, a-t-on appris de source judiciaire.
"Le procureur général en personne a autorisé la permission sous escorte, dans un but d'apaisement. Le dispositif de gendarmerie pour encadrer le détenu sera particulièrement renforcé", a indiqué mercredi 18 janvier un substitut de la cour d'appel de Nancy, Philippe Laumosne.
Retour sur les faits :
Des pneus et des arbres incendiés, un centre ville difficile d'accès, Bourbonne-Les-Bains a connu une fin de journée agitée mardi 17 janvier 2012. Entre 18 heures et 22 heures, plusieurs dizaines de membres sédentarisés de la communauté des gens du voyage ont mené une opération commando.But de l'opération : obtenir qu'un jeune homme incarcéré puissent assister aux obsèques de sa mère. Le détenu, membre de la communauté des gens du voyage sédentarisés de la région de Bourbonne est incarcéré à Epinal suite à une condamnation pour vol.
Manifestation à Epinal
Un peu plus tôt mardi dans la journée, une manifestation avait été organisée devant la maison d'arrêt d'Epinal. "C'est horriblement choquant. On a affaire à un garçon de 20 ans, dont la mère sera enterrée demain. Normalement, ça se fait sans problème, le détenu étant évidemment escorté par des policiers ou des gendarmes", a expliqué à l'AFP l'avocate du jeune homme, Me Marie Desmet.
Le rassemblement s'était déroulé dans le calme, encadré par plusieurs dizaines de
policiers. La direction de la maison d'arrêt a indiqué alors qu'elle n'avait pas le pouvoir de
revenir sur cette décision, décision appartenant au parquet général de Nancy.
Troubles à Bourbonne
De retour en Haute-Marne, des manifestants ont commencé à brûler des pneus à partir de 18 heures au centre ville de Bourbonne. La négociation entamée avec les préfets de Haute-Marne et des Vosges a permis d'aboutir à un accord de libération du jeune homme pour les obsèques de sa mère.
Peu après 22 heures, une fois les manifestants partis, pompiers et gendarmes ont pu intervenir afin d'éteindre les foyers et dégager l'accès au centre-ville.