Le groupe projet est chargé de préparer le référendum qui sera soumis aux Alsaciens fin 2012 ou début 2013
Strasbourg:le groupe projet du Conseil unique
Ce samedi 24 mars signe la première séance de travail concret du groupe Projet.C'est ainsi que l'on appelle les 50 personnalités chargées de réfléchir à quoi ressemblera cette future assemblée, quel sera son mode de fonctionnement.
Ce "groupe projet" réunit 50 membres, dont les présidents des Conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, ainsi que le président de la région. Quarante-sept suppléants y siègent également.
"Cette première réunion était surtout formelle, l'objectif était d'installer ce groupe projet et de mettre en place un calendrier de travail", a expliqué Philippe Richert, président de la Région et ministre des Collectivités.
"Les décisions que nous avons à prendre ne se mesureront pas à des effets immédiats et passagers. Elles influeront sur le destin de l'Alsace et de l'ensemble de nos concitoyens pendant des décennies et des décennies", a ajouté M. Richert en évoquant "une mission historique".
Le "groupe projet" doit se réunir à cinq reprises d'ici la fin juin. Il examinera notamment les attributions qui seront octroyées au futur Conseil unique d'Alsace,et ils doivent également organiser un référendum qui sera soumis aux Alsaciens fin 2012 ou début 2013.
"Nous ne voulons pas construire une coquille vide, mais un projet partagé, riche de sens pour les Alsaciens", a dit de son côté Charles Buttner, président du Conseil général du Haut-Rhin.
"Aucune autre région française n'est allée aussi loin dans la prise en main de son destin politique", s'est aussi réjoui Guy-Dominique Kennel, son homologue bas-rhinois. Les élections nationales à venir ne devraient pas perturber le processus de création de ce Conseil unique d'Alsace: "Nicolas Sarkozy et François Hollande ont annoncé publiquement qu'ils portent intérêt à ce processus, on peut compter sur eux", a dit Philippe Richert.
AFP
L'intervention de Jacques Fernique
Intervention au nom des élus écologistes d'Alsace lors de la séance d¿installation du groupe Projet
D’abord je voudrais dire le sentiment que j’ai ce matin comme Conseiller Régional dont c’est ici en quelque sorte le domicile habituel. Le sentiment que cet hémicycle remplit un peu aujourd’hui sa vraie vocation, celle pour laquelle il a été conçu : avoir la capacité de réunir une assemblée représentative de l’ensemble des élus et des forces vives de l’Alsace.
Les élus ont parlé, les trois collectivités territoriales nous ont chargés à présent de donner corps au projet de Conseil d’Alsace. Il s’agit de faire en sorte que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, il s’agit aussi de permettre que la loi spécifique qui cadrera le Conseil d’Alsace à venir corresponde bien à notre volonté partagée.
L’apport des écologistes au travail du groupe projet sera porté par 4 envies, 4 aspirations fortes :
D’abord il faut que notre projet soit populaire. A cet égard, le verdict sera rapide, clair, sans appel : ce sera le référendum. Réunir la majorité absolue des exprimés, entraîner plus du quart des électeurs inscrits : la barre est haute. Il n’est donc permis à personne de raisonner en termes de majorité politique étroite. Ceux qui croiraient gagner du temps en faisant d’un pierre deux coups (obtenir à la fois l’approbation du Conseil d’Alsace et le choix d’un contenu de programme politique tranché alors que ce dernier relèvera de votes ultérieurs) prendraient assurément le risque de faire capoter toute la démarche. Nous sommes tenus au consensus.
Le Conseil d’Alsace doit être pleinement démocratique. Pour assurer sa représentativité il nous faudra tenir l’équilibre exact en la représentation des territoires au scrutin uninominal majoritaire et la représentation régionale pas le scrutin proportionnel. Représenter la diversité des spécificités territoriales certes, dégager aussi la cohérence, la cohésion régionale. Il nous faudra aussi faire progresser la parité : et là il nous suffit de regarder notre assemblée présente pour voir qu’il reste encore du boulot. Il faudra également veiller à l’aptitude de notre Conseil à dégager une majorité politique assumée, que la volonté majoritaire des électeurs définisse bien l’exécutif régional.
Il faudra également un Conseil d’Alsace pleinement compétent et outillé pour agir. Nous aurons donc à batailler ensemble pour que les compétences et les moyens soient à la hauteur des enjeux. Nous ne faisons pas le Conseil d’Alsace pour simplement additionner nos limites et nos insuffisances d’aujourd’hui. Nous entendons nous inscrire dans une nouvelle avancée de la décentralisation dont j’espère pour ma part que les scrutins nationaux la rendront possible.
Enfin ce Conseil d’Alsace doit être exemplaire. Il s’agit pour nous de construire ce qui peut se faire de meilleur aujourd’hui en Europe au regard des exigences d’efficacité, d’efficience des politiques publiques. Nous avons à faire preuve d’imagination pour ménager les conditions d’une bonne subsidiarité dans une Alsace unie riche du foisonnement de ses diversités. Nous avons besoin d’un Conseil d’Alsace capable d’élan, capable de résultats, capable de redonner espoir et confiance à nos concitoyens.