La sculptrice Simone Boisecq, proche des surréalistes et de la Nouvelle Ecole deParis, s'est éteinte lundi à l'âge de 90 ans à l'hôpital d'Auray (Morbihan), a annoncé mercredi le musée Unterlinden à Colmar.
Déjà très affaiblie, Mme Boisecq avait été hospitalisée il y a un mois, a précisé Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice au musée Unterlinden et proche de la famille. Née en 1922 à Alger, Simone Boisecq avait travaillé comme journaliste à l'AFP, avant de se consacrer à la sculpture. Sa rencontre en 1946 avec l'artiste Karl-Jean Longuet, arrière petit-fils de Karl Marx, et une visite à l'atelier de Brancusi en 1949 furent décisives dans sa vocation.
Fille du poète breton et amateurs d'arts premiers Emile Boisecq et d'une mère pianiste, Simone Boisecq était fascinée par les arts premiers, et les paysages algérois et bretons de son enfance. Remarquée par Germaine Richier, figure incontournable de la sculpture du XXe siècle, son oeuvre "privilégie une nature poétique et sauvage suggérée par les volumes, oscillant entre simplification formelle de Brancusi et références à l'imaginaire surréaliste", écrit le Musée Unterlinden, qui vient de consacrer une importante rétrospective au couple de sculpteurs.
Les deux artistes ont également participé dans le cadre de commandes publiques au développement de l'art urbain dès la fin des années 1950, Simone Boisecq réalisant notamment "Le Mur", à Limoges, en 1974. Simone Boisecq sera enterrée jeudi après-midi au cimetière du Père-Lachaise, à 16H30, dans le caveau familial situé près du Mur des Fédérés, a précisé Mme Goerig-Hergott.
Le musée Unterlinden de Colmar possède une quinzaine d'oeuvres du couple, dont la majorité proviennent de donations effectuées ces deux dernières années par Simone Boisecq. Connu pour abriter le célèbre retable d'Issenheim, le musée alsacien possède également une collection d'art moderne et contemporain où les peintres français de l'après-guerre sont particulièrement bien représentés. AFP