DNA : 55 départs et de l'incertitude

Le Syndicat national des journalistes demande le remplacement de tous les journalistes en partance

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Clause de cession aux DNA : 55 départs

Lorsqu'un titre de presse change de propriétaire, les journalistes ont le droit de le quitter dans les mêmes conditions qu'un licenciement. Cela s'appelle une clause de cession et 55 journalistes des Dernière Nouvelles d'Alsace, soit plus d'un quart de la rédaction, s'apprêtent à en bénéficier.

Cent-dix journalistes devraient quitter prochainement les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), l'Est Républicain et Vosges Matin, une "véritable saignée" des rédactions en partie imputable selon les syndicats au climat d'incertitude régnant après leur rachat par le Crédit mutuel.

Lorsqu'un titre de presse change de propriétaire, les journalistes ont le droit de le quitter dans les mêmes conditions qu'un licenciement, dans le cadre d'une clause de cession. 55 journalistes des DNA, soit plus d'un quart de la rédaction, s'apprêtent à en bénéficier à la suite du rachat de leur journal par le Crédit mutuel.

Au mois d'octobre, La Banque Fédérative du Crédit Mutuel avait racheté le groupe L'Est Républicain qui comprend les titres L'Est républicain, Vosges Matin, Le Journal de la Haute-Marne et Les Dernières nouvelles d'Alsace. Le groupe, dirigé par le patron du Crédit mutuel, Michel Lucas, dtient également L'Alsace-Le Pays, Le Républicain lorrain, Le Progrès, Le Dauphiné libéré, Le Journal de Saône-et-Loire et Le Bien public. Il est présent dans 24 départements où il diffuse plus de 1,1 million d'exemplaires payés de ces différents titres.

Est Républicain, Vosges Matin, DNA: nombreux départs et incertitude après le rachat (AFP-14 janvier)

Cent-dix journalistes devraient quitter prochainement les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), l'Est Républicain et Vosges Matin, une "véritable saignée" des rédactions en partie imputable selon les syndicats au climat d'incertitude régnant après leur rachat par le Crédit mutuel.

 "L'Est Républicain, Vosges Matin et les DNA subissent une véritable saignée de leurs rédactions: 110 journalistes sont partis en clause de cession", affirment samedi les représentants syndicaux SNJ (majoritaires pour les journalistes) des trois journaux dans un communiqué.  Les journalistes avaient jusqu'au 31 décembre pour faire savoir s'ils souhaitaient bénéficier de cette clause, qui permet à un journaliste de quitter avec des indemnités son employeur lorsqu'il est cédé.

Quelque 55 journalistes sur 190 quitteraient les DNA (environ 30% des effectifs), une dizaine Vosges-Matin (20%) et une quarantaine l'Est Républicain (20%). Parmi les partants, beaucoup de journalistes approchant l'âge de la retraite, mais aussi des jeunes, et de nombreux cadres, chefs de service, responsables d'agence ou rédacteurs en chef adjoints.  Selon le SNJ, ces "départs massifs" ne s'expliquent pas seulement par l'effet d'aubaine permettant aux plus anciens de partir avec de confortables indemnités.  "Ils sont aussi pour partie la traduction d'un profond désarroi au sein de rédactions traumatisées. (...) Le silence qui entoure les projets éditoriaux du nouvel actionnaire et le climat d'opacité ajoutent à l'angoisse, un climat soigneusement entretenu pour démobiliser ceux qui croient encore à leur métier", explique le syndicat.  La Banque fédérative du Crédit mutuel (BFCM), déjà propriétaire de six titres, a acquis en novembre 2010 le groupe Est Républicain contrôlant les trois journaux. L'Autorité de la concurrence a donné son aval à l'opération en juillet, permettant ainsi la naissance du premier groupe de presse quotidienne régionale français.

Depuis, le nouveau président Michel Lucas ne s'est guère exprimé sur ses intentions, regrettent les représentants syndicaux.  "C'est le flou complet. Le directeur général Francis Hirn refuse d'expliquer quelle est sa feuille de route. Tout le monde navigue à vue. Actuellement on ne sait pas quelles personnes seront remplacées, quelles agences vont disparaître. On n'a aucune information", affirme un délégué CGT des DNA qui a souhaité conserver l'anonymat.  Selon les syndicats, réductions de pagination et renforts ponctuels devraient pallier dans l'immédiat le manque de rédacteurs, avant une réorganisation en profondeur des journaux.

"Ce qu'a dit le directeur général Pierre Wicker aux voeux, c'est +Nous allons mettre quatre ou six mois pour décider ce que nous allons faire, mais nous déciderons, et il se peut que nous chamboulions beaucoup de choses+", rapporte une déléguée SNJ de Vosges Matin.  Mutualisation des contenus et rapprochement des services devraient être au programme, dans les limites imposées par l'Autorité de la concurrence, qui a demandé le maintien de la diversité des contenus et de rédactions en chef dédiées pour les DNA et l'Est Républicain.

Le SNJ a exigé samedi le remplacement des 110 journalistes en partance. Il est peu probable qu'il soit entendu, alors que l'Est Républicain devrait accuser une perte d'exploitation de 4 millions d'euros en 2011, Vosges Matin et les DNA étant légèrement positifs, selon des sources syndicales.  Les directions des différents journaux et de la BFCM n'ont pas souhaité réagir.  Michel Lucas doit s'exprimer le 31 janvier devant les salariés des DNA.

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