Trois enfants sur dix en moyenne sont exposés à des niveaux de polluants supérieurs aux valeurs recommandées (INSERM)
Strasbourg: l'air intérieur à l'école est-il sain?
Trois enfants sur dix en moyenne sont exposés à des niveaux de polluants supérieurs aux valeurs recommandées, selon une étude sur la qualité de l'air intérieur concernant plus de 6.000 écoliers du primaire de six villes françaises, dont Strasbourg, présentée jeudi par l'Inserm.
Trois enfants sur dix en moyenne sont exposés à des niveaux de polluants supérieurs aux valeurs recommandées, selon une étude sur la qualité de l'air intérieur concernant plus de 6.000 écoliers du primaire de six villes françaises, présentée jeudi par l'Inserm.
Cette exposition est associée à une augmentation de l'asthme et des rhinites chez les enfants scolarisés, notent les chercheurs. Ces derniers soulignent que les enfants allergiques semblent être les plus à risque. Les enfants sont plus sensibles que les adultes aux effets de la pollution de l'air intérieur, susceptible d'entraîner chez eux des problèmes de santé à court et à long terme. Or, dans les pays industrialisés, ils passent environ 80% de leur temps à l'intérieur, en grande partie à l'école.
L'étude de l'équipe d'Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l'Inserm, a été conduite dans six villes françaises (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Marseille, Strasbourg et Reims) sur 401 classes de 108 écoles primaires. Les chercheurs se sont penchés sur l'exposition aux principaux polluants atmosphériques de 6.590 enfants, âgés de dix ans en moyenne, et ont analysé le lien avec l'asthme et les rhinites développés par ces écoliers.
Résultats : environ 30% des enfants sont exposés à des niveaux de polluants de l'air intérieur des classes supérieurs aux valeurs guides recommandées de l'OMS et l'Anses (agence sanitaire), soit en moyenne 3 enfants sur 10, bien qu'ils ne soient pas tous exposés de la même manière.
Pendant une année scolaire, les chercheurs ont ainsi analysé les concentrations de différents polluants atmosphériques tels des particules fines (PM2,5) et le dioxyde d'azote (NO2) qui proviennent essentiellement des automobiles. Ils ont également pris en compte des aldéhydes (formaldéhyde, acroléine, acétaldéhyde) provenant notamment de produits de construction, de décoration (vernis, mousses isolantes, bois stratifié...), d'entretien et de traitement (insecticides). Ces premiers résultats montrent que les rhinites (en particulier les rhino-conjonctivites) sont associés de manière significative à de forts taux de formaldéhydes dans les classes et qu'une augmentation de la fréquence de l'asthme est observée dans les classes avec des taux élevés de particules fines, de formaldéhyde et d'acroléine. AFP