Fessenheim : visite technique d'un réacteur

Une de nos équipes a pu suivre les techniciens qui sont intervenus sur le réacteur n°2

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La réaction de Henri Stoll

Henri Stoll, maire de Kaysersberg (EELV) - Conseil Général du Haut-Rhin.

48h après la publication du rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire. L'une de nos équipes a pu se rendre à l'intérieur de la centrale de Fessenheim. Dans le bâtiment qui abrite le réacteur N°2. Celui qui fait l'objet d'une visite décennale. L'inspection doit se poursuivre jusqu'en février.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a estimé mardi que les installations françaises présentaient "un niveau de sûreté suffisant" qui ne nécessite l'arrêt immédiat "d'aucune d'entre elles", tout en jugeant indispensable d'accroître leur "robustesse".

L'ASN, qui a remis son rapport au Premier ministre dans la matinée, souligne cependant qu'il est nécessaire d'augmenter "dans les meilleurs délais", la robustesse des installations pour qu'elles puissent faire face à "des situations extrêmes" comme celles qui ont provoqué la catastrophe de la centrale japonaise en mars dernier.

Dans cette perspective, l'ASN donne aux exploitants de sites nucléaires (EDF, Areva, CEA, etc.) six mois pour lui présenter des mesures à prendre
.  "Les exploitants proposeront à l'ASN avant le 30 juin 2012 le contenu et les spécifications du noyau dur de chaque installation", c'est-à-dire les "dispositions matérielles et organisationnelles" permettant d'assurer les "fonctions fondamentales de sûreté" des réacteurs en cas de catastrophe majeure (séismes, inondations, ou conjonction de plusieurs phénomènes extrêmes".

Le but, a expliqué l'ASN, est notamment de "prévenir un accident grave ou en limiter la progression", de "limiter les rejets massifs dans un scénario d'accident" et de "permettre à l'exploitant d'assurer les missions qui lui incombent dans la gestion d'une crise".

Ce "noyau dur" comprendra notamment "des locaux et des moyens matériels de gestion de crise", "des moyens de communication et d'alerte", "des matériels renforcés, dont pour les centrales nucléaires un groupe électrogène et une alimentation en eau d'ultime secours par réacteur". 


L'ASN a été chargée de réaliser, après la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars, un audit de sûreté sur l'ensemble des installations nucléaires françaises.  Le Premier ministre, François Fillon, a assuré en décembre que le gouvernement respecterait l'ensemble des recommandations qu'elle formulerait.

 Le cas de la centrale de Fessenheim, la plus ancienne de France, entrée en service en 1977, avait cristallisé la polémique sur la sécurité nucléaire, de nombreuses organisations écologiques en réclamant la fermeture.  En juillet dernier, l'ASN avait estimé que l'exploitation du réacteur n°1 de cette centrale pouvait continuer dix années supplémentaires sous réserve de lourds travaux. Un avis qui n'intégrait toutefois pas les résultats des tests plus poussés demandés par le gouvernement après Fukushima.  AFP

L'intégralité du rapport

Pas d'arrêt, mais des milliards à investir

L'ASN, qui a remis dans la matinée au Premier ministre l'audit de sûreté demandé après la catastrophe de Fukushima du 11 mars dernier, a donné six mois aux exploitants de centrales pour lui présenter les mesures prévues en cas de catastrophe.

Le but est notamment de maintenir la sûreté des installations en cas de catastrophe majeure (séismes, inondations, ou conjonction de plusieurs phénomènes extrêmes), de "limiter les rejets massifs dans un scénario d'accident" et de "permettre à l'exploitant d'assurer les missions qui lui incombent dans la gestion d'une crise".

Le ministre de l'Energie, Eric Besson, a ainsi annoncé mardi qu'il réunira les exploitants des sites nucléaires français (EDF, Areva, CEA) le 9 janvier, afin de "définir le calendrier de mise en oeuvre des demandes" de l'ASN.

Il a indiqué avoir noté "avec satisfaction que l'ensemble des installations nucléaires françaises soumises à l'audit présente un niveau de sûreté suffisant pour pouvoir continuer d'être exploitées" avec une série d'améliorations.  Le coût de ces travaux s'annonce important pour les producteurs et il devrait se répercuter sur le prix de l'électricité: "nous imposons des mesures qui se traduisent par des investissements massifs. Si des exploitants, EDF ou un autre, jugent que ce qu'on demande est tellement onéreux, à eux de voir si l'exploitation en vaut encore la peine", a relevé le président de l'ASN, André-Claude Lacoste. Ces exigences représentent au total "un investissement de dizaines de milliards d'euros", a-t-il estimé.

 "Force d'action rapide"

"Les exploitants proposeront à l'ASN avant le 30 juin 2012 le contenu et les spécifications du noyau dur de chaque installation": locaux et moyens matériels de gestion de crise, moyens de communication et d'alerte, groupe électrogène protégé et alimentation en eau d'ultime secours pour chacun des 59 réacteurs français.

Le gendarme du nucléaire demande en outre la mise en place progressive, à partir de cette année, d'une "force d'action rapide nucléaire", un dispositif d'urgence permettant d'envoyer des équipes spécialisées et du matériel sur un site accidenté en moins de 24 heures. Ce dispositif devra être "complètement opérationnel" fin 2014, insiste l'ASN.

Le Premier ministre, François Fillon, a assuré que le gouvernement veillerait auprès des exploitants à ce que "l'intégralité des demandes" de l'ASN soit respectée "dans le calendrier qui leur est imposé".  Après l'accident de Fukushima, le cas de la centrale de Fessenheim, la plus ancienne de France - entrée en service en 1977 - avait cristallisé la polémique sur la sécurité nucléaire, de nombreuses organisations écologistes en réclamant la fermeture.  Interrogé mardi sur la centrale alsacienne, M. Lacoste a expliqué qu'il n'y avait "pas de demandes spécifiques" pour elle au-delà de celles déjà préconisées à l'issue de la visite décennale en juillet.

 L'ASN avait estimé que l'exploitation de son réacteur N°1 pouvait continuer dix ans de plus sous réserve de lourds travaux. Un avis qui n'intégrait toutefois pas les résultats des tests plus poussés demandés par le gouvernement après Fukushima.  Pour Sophia Majnoni, chargée du dossier nucléaire à Greenpeace, "la vraie question maintenant c'est +est-ce que nos politiques sont prêts à investir ces dizaines de milliards d'euros dans la technologie nucléaire alors qu'on sait que le risque zéro n'existera jamais (...) est-ce qu'il ne faut pas les investir dans la transition énergétique pour changer de modèle ?" AFP

Réactions

Réaction de Jean-Marie Bockel
Le rapport de l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) sur les évaluations complémentaires de sureté menées à la suite de l’accident de Fukushima, remis ce matin au Premier Ministre, indique clairement que la centrale nucléaire de Fessenheim présente un niveau de sureté suffisant, permettant la poursuite de son exploitation.

Ce rapport confirme les conclusions de la visite décennale de la centrale de Fessenheim effectuée il y a peu, concernant les conditions de sécurité existantes.

Pour optimiser leur robustesse au-delà des marges de sureté dont elle dispose déjà en cas de situations extrêmes, le rapport demande la mise en place de dispositions de renforcement qui nécessiteront des travaux que les opérateurs (EDF, AREVA) s’étaient par avance engagés à effectuer.

Jean-Marie Bockel se réjouit des conclusions du rapport. Il souligne que la démarche d’audit, voulue par le Président de la République et initiée par le Premier Ministre, a permis un travail dans la sérénité qui évite que la centrale de Fessenheim, souvent trop rapidement mise en cause, ne serve de bouc-émissaire sur l’hôtel des postures politiques.

Par ailleurs, concernant spécifiquement la centrale de Fessenheim, le rapport relève entre autres :
- le bon état général des protections en cas d’inondation (digues),
- les moyens mobiles de pompage qui font l’objet de maintenance préventive annuelle,
ce qui contredit les arguments souvent employés par les anti-nucléaires.
Enfin, Jean-Marie BOCKEL approuve la proposition de mise en place d’une « Force d’Action Rapide Nucléaire » (FARN) déjà envisagée par EDF. Il soutient, en accord avec l’ASN, que la sureté nucléaire repose fondamentalement sur les hommes et partage l’idée que le renouvellement des effectifs et des compétences des exploitants est essentielle pour la sureté.

Réaction d'Europe Ecologie Les Verts

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