Frustré par un échec amoureux lors d'une rencontre éphémère un jour d'éclipse en Alsace, un Toulousain de 37 ans a été condamné jeudi à huit mois de prison avec sursis pour avoir harcelé pendant près de 12 ans les gérants de l'auberge de jeunesse où sa belle avait séjourné.
"Incendiaire de l'éclipse" : prison avec sursis par France3Alsace
Surnommé par la presse "l'incendiaire de l'éclipse", le prévenu, astronome amateur, était venu à Saverne (Bas-Rhin) en août 1999 pour y assister à la fameuse éclipse totale de soleil qui était alors visible en totalité dans la région. Il y était tombé éperdument amoureux d'une jeune Anglaise, qui n'avait cependant pas répondu à ses avances et avait regagné son île sans laisser d'adresse. Le jeune homme avait alors tenté de la contacter via l'auberge de jeunesse de Saverne où elle avait séjourné. Comme ses messages restaient sans réponse, il s'en était pris pendant des années aux responsables de l'établissement, via des appels et messages malveillants, des tags sur les murs de l'établissement, et même plusieurs tentatives d'incendie.
L'homme, qui signait certains de ses messages "censeur cosmique" et faisait référence à la date de l'éclipse d'août 1999, a été identifié grâce à l'obstination d'un gendarme féru d'informatique qui a remonté sa trace via son ordinateur. Technicien à Toulouse, le trentenaire originaire d'Alsace s'est exprimé jeudi avec difficulté à la barre du tribunal correctionnel de Saverne. "Avec le recul, c'est stupide d'avoir fait cela", a-t-il reconnu. Les expertises psychiatriques ont relevé des "troubles importants de la personnalité" chez cet homme "isolé socialement, très introverti, reclus et psychorigide". Il a été exclu de son club d'astronomie pour des "problèmes de comportement". Pour le procureur Christophe Deshayes, "les tentatives d'incendie auraient pu constituer un véritable danger, à une époque où l'auberge de jeunesse (était) pleine". Pour la défense, Me Anne-Sophie Hornecker a évoqué une "réaction disproportionnée" de son client, lequel a voulu, par ces gestes, "se venger du fait qu'il n'a pas eu la vie qu'il voulait". L'incendiaire obsessionnel a écopé de 1.000 euros d'amende. Il devra se soigner et n'a plus le droit de se rendre à Saverne. AFP