Le député conservateur a été élu lundi président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
Le député conservateur français Jean-Claude Mignon a été élu lundi président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), lors de l'ouverture de sa session d'hiver à Strasbourg.
M. Mignon était le seul candidat pour succéder au Turc Mevlüt Cavusoglu. Membre en France du parti présidentiel UMP, il fait partie à l'APCE du groupe du Parti Populaire européen (PPE/DC), à qui devait revenir la présidence en vertu d'un accord d'alternance entre les groupes politiques de cette assemblée. L'APCE est composée de représentants des parlements des 47 pays membres du Conseil de l'Europe, une organisation paneuropéenne à ne pas confondre avec l'Union européenne et ses 27 Etats membres, plus récente.
Les 636 membres de cette assemblée se réunissent quatre fois par an pour débattre de questions d'actualité, demander aux gouvernements membres de prendre des initiatives et de rendre des comptes, notamment en matière de droits de l'homme et de démocratie. "Le Conseil de l'Europe traverse aujourd'hui une crise", a déclaré M. Mignon dans l'hémicycle, après son élection. "Après la glorieuse décennie des années 1990, où l'organisation a accueilli en son sein des Etats d'Europe centrale et orientale, les années 2000 ont placé le Conseil de l'Europe sur la défensive en particulier face à l'Union européenne", a-t-il poursuivi.
M. Mignon a dit vouloir donner plus de visibilité à l'action de l'APCE, en limitant notamment le nombre de thèmes débattus en son sein, et en développant la diplomatie parlementaire dans les zones de tensions. Il a également affirmé qu'il oeuvrerait auprès des autorités françaises pour améliorer la desserte de Strasbourg, où siège le Conseil de l'Europe. Lors d'une conférence de presse, le président sortant de l'APCE, le Turc Mevlüt Cavusoglu, a déploré le vote prévu lundi par les sénateurs français d'une loi pénalisant la négation du génocide arménien de 1915.
"La France, au coeur de l'Europe, pénalise la liberté d'expression, c'est contraire à nos valeurs fondamentales", a-t-il estimé, s'étonnant de l'absence de réaction de la part des pays européens. "Quand il s'agit de grands pays, nous sommes silencieux", a-t-il dit, évoquant en contraste "la pression que nous avons tous exercée sur la Turquie pour modifier l'article 301" de son code pénal, réprimant l'insulte contre la nation turque.
Le principal temps fort de cette session d'hiver de l'APCE doit être le discours mercredi devant l'assemblée du Premier ministre britannique David Cameron. Le Royaume-Uni a pris en novembre dernier, pour six mois, les rênes du Comité des ministres du Conseil de l'Europe, instance de décision de l'organisation paneuropéenne basée à Strasbourg. AFP