Fabien Willm avait 43 ans. Il fait partie des 4 militaires français tués hier en Afghanistan.
Fabien Willm ,né à Strasbourg, était adjudant-chef au 93ème Régiment d'artillerie de montagne de Varces.Il fait partie des 4 militaires français tués hier en Afghanistan dans la Province de Kapisa.Après des missions en 2008 et en 2009-2010, il était de retour en Afghanistan depuis septembre 2011.
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Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a fait valoir samedi que les soldats français "au contact quotidien" avec l'armée afghane étaient "dans une situation beaucoup plus exposée", mais a estimé que "tout pouvait être amélioré dès qu'on a la volonté".
Interrogé par RTL, le ministre, qui était en Afghanistan, a souligné que les soldats français étaient "des professionnels" et que "beaucoup d'entre eux étaient dans des situations de soutien à l'armée afghane". "Mais, c'est l'armée afghane qui est en première ligne", a-t-il insisté. En revanche, a-t-il concédé, "ceux qui sont au contact quotidien, qui vivent avec
l'armée afghane, sont dans une situation beaucoup plus exposée puisqu'ils sont au quotidien avec des unités de l'armée afghane dans une proportion de moitié/moitié". Les quatre soldats tués et les huit autres grièvement blessés vendredi par un homme ayant revêtu l'uniforme afghan étaient dans cette situation. Ils effectuaient au sein de leur base un entraînement sportif au moment où ils ont été abattus. "Les talibans, a poursuivi M. Longuet, s'adaptent et lorsqu'ils ne peuvent plus --ce qui est le cas-- conduire des actions frontales, ils s'efforcent d'exister,c'est pourquoi nous avons observé en 2011 ces tentatives de pénétration par de faux soldats afghans mais vrais talibans revêtus de l'uniforme".
Interrogé sur le rapport qu'il ferait lundi au président Nicolas Sarkozy, il a expliqué qu'il allait présenter "une synthèse de ce que l'on peut faire et de ce que l'on doit faire dans l'immédiat". Il a cité à titre d'exemple la nécessité, "dans des bases partagées, d'établir des règles de séparation absolue". "D'autres mesures très simples" peuvent être prises, a poursuivi M. Longuet, comme "pas une unité sans armes". "Tout peut être amélioré, tout peut être perfectionné dès lors qu'on en a la volonté", a-t-il dit.
Il a assuré que "les officiers afghans étaient très motivés", mais, a-t-il dit,"il faut que cela suive derrière".
S'agissant de la tragédie de vendredi et des souffrances vécues par les soldats français, M. Longuet a répondu: "Je suis ministre de la Défense, je dirige des soldats qui ont fait un choix de carrière au service de la nation et qui en acceptent toutes les hypothèses". "Malheureusement, dans l'engagement du soldat, il y a le sacrifice humain", a-t-il conclu.
AFP
Le maire de Varces, en Isère, où est implanté le 93e Régiment d'artillerie de montagne auquel appartenaient trois des quatre soldats tués vendredi en Afghanistan, plaide pour un soutien psychologique dans les écoles où sont scolarisés les enfants des militaires encore sur place. "Il va falloir veiller aux comportements des enfants dont le père est encore en
Afghanistan et qui ont été perturbés par ce qui s'est passé.Nous serons très attentifs à eux", a déclaré samedi à l'AFP Jean-Jacques Bellet,maire de cette commune de 6.600 habitants où est implantée depuis 40 ans la caserne du 93e Régiment d'artillerie de montagne (RAM). "Beaucoup d'enfants de militaires sont scolarisés ici", a ajouté M. Bellet, qui ira lundi rencontrer les deux directeurs d'écoles de sa commune. Une centaine de militaires du 93e Ram sont toujours en Afghanistan, selon le maire.
"Forcément, les familles dont les militaires sont encore sur place sont inquiètes et se posent beaucoup de questions", a-t-il ajouté, décrivant une "ville abasourdie et très affectée par la nouvelle" de la mort de ces "Varçois à part entière".
Dans les rues de Varces, aucun signe extérieur de deuil n'était visible samedi, ni registre de condoléances ni fermeture des magasins. Mais les habitants rencontrés faisaient aussi part du traumatisme de toute une ville. "Je pense à la douleur des familles et aux enfants", confie ainsi à l'AFP Jocelyne Garnucho, qui tient le tabac-presse de Varces et avait pour clients deux des trois soldats tués.
Elle dit aussi penser aux familles des soldats restés en Afghanistan: "ça doit être très difficile pour ces femmes d'attendre leurs maris qui sont sur place". "Ils connaissent les risques mais ils ne pensent pas à ça en partant. C'est tragique la façon dont ça s'est passé, ils ne sont même pas morts au combat" mais ont été assassinés alors qu'ils faisaient leur jogging, ajoute-t-elle, redoutant que l'intervention en Afghanistan et son lot de morts n'ait "servi à rien".
Sur les quelque 1.500 militaires de la base, près de 200 résident à Varces selon le maire, les autres étant répartis sur les communes voisines. Les trois tués de Varces sont l'adjudant-chef Fabien Willm, 43 ans, père d'un enfant, l'adjudant-chef Denis Estin, 45 ans, père de deux enfants, et le brigadier-chef Geoffrey Baumela, 27 ans, père d'un enfant. Le quatrième tué, le sergent-chef Svilen Simeonov, 34 ans, père d'un enfant, était quant à lui au 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol, dans le Vaucluse.
AFP